L’Actualité ILS SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUX À EMBARQUER DES CÔTES DU CENTRE DU PAYS

Les nouvelles routes de la “harga” vers l’Espagne

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Said OUSSAD Publié 24 Septembre 2021 à 23:56

© D. R.
© D. R.

Malgré  le  mauvais  temps  annoncé  en  Espagne, les  embarcations  des harraga continuent de  prendre le large  en  direction  des  côtes d’Almeria, de Murcie, d’Alicante et des îles Baléares.

Ce  jeudi,  trois  pateras,  transportant  une  quarantaine  de  personnes, sont sorties d’Oran vers la fin de matinée, alors que d’autres départs sont signalés un peu partout des plages et des criques algériennes.

Ce mois est particulièrement favorable aux traversées clandestines puisqu’on enregistre du 1er au 23 septembre plus de 2 200 Algériens  qui  ont débarqué sur les côtes espagnoles à bord de 150 embarcations ou plus. 

Des chiffres qui nous ont été communiqués par Francisco José Clemente Martin, membre du Centre international pour l’identification de migrants disparus (CIPIMD), qui ne concernent que les harraga secourus ou interceptés par le service maritime de la Garde civile, les gardes-côtes espagnols.

Parmi les arrivants, une quarantaine de femmes, dont certaines enceintes, et une trentaine de mineurs, dont des enfants en bas âge. On apprendra, de la même source, que 13 corps ont été retrouvés dont 3 ont été identifiés par les autorités espagnoles, alors qu’on déplore environ 50 disparitions de migrants clandestins à bord de différentes embarcations.

Ces dernières sont généralement des bateaux en fibre équipés d’un moteur de plus de 60 CV ou des semi-rigides avec un moteur de moins de 60 CV. Le marché des bateaux et des moteurs est devenu un secteur lucratif, placé sous haute surveillance sécuritaire, depuis le retour en force de la “harga”. 

Les différents démantèlements de réseaux de passeurs s’accompagnent souvent de saisie de barques et de moteurs. En septembre, deux embarcations de 4,5 m et trois moteurs de hors-bord de 15,90 et 100 CV ont été saisis par la police à Oran.

Un mois plus tôt, et toujours à Oran, les services de lutte contre l’émigration clandestine avaient annoncé le démantèlement d’une bande criminelle présumée spécialisée dans la fabrication d’embarcations et l’organisation de traversées clandestines.

Parallèlement à l’interpellation des suspects, la perquisition d’un atelier, situé dans une exploitation à l’est de la ville, a conduit à la saisie d’un important équipement de navigation, dont 15 embarcations et 16 moteurs de 85 et 150 CV.

Une fois interceptées par les gardes-côtes espagnols au large et les harraga ramenés à terre, ces embarcations sont détruites, explique Francisco José Clemente Martin. Si traditionnellement, les côtes ouest du pays servent de base de lancement de centaines de bateaux de clandestins en direction de l’Espagne, de plus en plus de harraga embarquent des wilayas du Centre, particulièrement d’Alger et de Boumerdès.

Pour notre interlocuteur, “il y a de plus en plus de sorties à partir de tout le pays”, et derrière ces nouvelles routes de la migration, il décèle la main des réseaux de passeurs. “Les mafias veulent gagner plus d’argent en ouvrant de nouvelles routes. Elles ne se soucient pas des vies des autres”, précise-t-il, tenant, toutefois, à sermonner ces harraga.

“Je dis aussi que personne n’oblige ces jeunes à sortir et ces harraga paient de très grosses sommes d’argent. Je remarque que beaucoup d’entre eux viennent en Espagne juste pour s’amuser sans se soucier des circonstances. Beaucoup de jeunes n’ont pas besoin d’embarquer”, résume-t-il sa pensée.
 

SAïD OUSSAD

 

 

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