L’Actualité ANNABA

Les pères de famille dans le désarroi

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A. ALLIA Publié 12 Juillet 2021 à 22:21

© D. R.
© D. R.

Comme chaque année, à l’approche des fêtes de l’Aïd El-Adha, le mouton se place au premier rang des préoccupations du citoyen, du chef de famille qui devra, une fois encore, faire face à une dépense, dont il se passerait volontiers, s’il le pouvait, en ces temps de crise économique. 

Un tour du côté des “rahbas” et autres points de vente anarchiques qui se sont ouverts au niveau des cités de la plaine ouest d’Annaba suffit pour avoir une idée des prix auxquels sont vendus les ovins, cette année.

Selon les premières indications qu’a bien voulu nous fournir un spécialiste dans le domaine, les moutons les moins chers et donc les plus maigres sont proposés entre 38 000 et 40 000 DA, alors que les béliers aux grandes cornes trônent à plus de 100 000, voire 150 000 DA.

Des prix qui dépassent et de très loin ceux pratiqués l’an dernier, à pareille époque, constatent avec effroi les habitants, qui en sont à se demander s’ils ne devraient pas se résoudre à faire l’impasse sur le rituel du sacrifice, le 20 juillet prochain.

C’est ce que suggère, justement, Hadj Slimane, qui dit ne pas comprendre comment un salarié, fût-il moyen, pourrait se permettre une telle brèche dans son budget, sans devoir par la suite se serrer la ceinture jusqu’au dernier cran afin d’affronter les frais de la prochaine rentrée scolaire. 

“Les gens parlent d’une hausse brutale des prix du mouton, ce qui est totalement faux. Je dirais même que ce qui arrive était prévisible au vu de l’état d’abandon dans lequel se trouve la filière de l’élevage en Algérie, depuis plus de quinze années maintenant. Nous n’avons pas pris les mesures qu’il fallait pour préserver notre cheptel des aléas naturels, d’une part, et de la spéculation honteuse, d’autre part”, soutient Hadj Slimane.

L’appréciation de notre interlocuteur sur la question du commerce du cheptel ovin, thème qu’il maîtrise parfaitement, est irrévocable : les effets de la sécheresse associés aux coûts exorbitants de l’aliment du bétail sont les causes directes de la surenchère, dont le mouton fait l’objet actuellement.

Évoquant les prix du son de blé et de l’orge, il nous apprend que ceux-ci sont cédés respectivement à 3 000 DA et 5 000 DA sur le marché parallèle, soit le double des prix appliqués par les organismes étatiques, quand ces produits sont disponibles en stock chez eux. 

Ce sexagénaire, qui passe pour l’un des négociants d’ovins les plus connus de la région extrême est du pays, rappelle que la sécheresse a fini par rendre stériles des milliers d’hectares de prairies et condamné les éleveurs à vendre une partie de leurs animaux aux abattoirs, dans le courant des années 2010 déjà.

À cela s’ajoute, selon lui, le phénomène des intermédiaires sans scrupules qui s’improvisent maquignons un ou deux mois avant la fête religieuse de l’Aïd El-Adha pour accaparer le marché. 

“Les ‘samsaras’, qui se recrutent dans pratiquement toutes les couches sociales, y compris parmi les avocats et les médecins, louent des locaux qu’ils réservent au parcage de dizaines, sinon de centaines de moutons et de béliers qu’ils ramènent depuis Chréa, Ouled Djellal et parfois même de plus loin, avant de les revendre avec une grosse marge sur le dos du pauvre citoyen le moment venu”, confiera encore Hadj Slimane, non sans signaler que ces vérités sont bien connues des autorités, qui laissent faire.
 

A. ALLIA

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