Les accidents de la route continuent d’endeuiller les Algériens. Des familles entières sont parfois décimées. En l’espace de 5 mois, pas moins de 2 829 accidents contre 2 170 pour la même période de 2020 ont été comptabilisés à travers le pays, causant la mort de 1 007 personnes contre 838 en 2020.
Les chiffres font froid dans le dos. La mort rôde sur nos routes. La liste des accidents de la circulation s’allonge mortellement. Le dernier bilan en date fait état de 9 morts dans un accident de la circulation survenu dans la nuit de samedi à dimanche, à une cinquantaine de kilomères de la ville de Ghardaïa, selon la Protection civile qui comptabilise également 32 blessés.
Un bus de voyageurs effectuant la liaison El-Menea-Alger a percuté un camion transportant des pastèques, selon la même source. Ce bilan provisoire s’ajoute aux 38 victimes de la route recensées en l’espace de 48 heures. Vendredi soir, un accident de la circulation, qui a eu lieu au lieu-dit Oued Ouarzeg, dans la commune de Beni H’midane sur la RN 27 reliant la wilaya de Constantine à celle de Jijel, a fait 18 morts (11 femmes, 6 enfants et 1 homme) et 11 blessés, selon un bilan de la Gendarmerie nationale, contactée hier.
Dans la même journée à Bordj Badji-Mokhtar, une collision entre un véhicule 4x4 et un camion a fait 9 morts et plusieurs blessés. Une hécatombe. Constantine, Adrar, Aïn Defla, Tipasa ont été endeuillées ces derniers jours et le sinistre est partout le même. Il endeuille et décime parfois des familles entières, avec des enfants.
En l’espace d’une semaine, pas moins de 64 personnes ont trouvé la mort, pratiquement dans les mêmes circonstances et où le facteur humain est évoqué comme étant la cause principale. 164 accidents sont survenus dans différentes régions en une semaine, selon Meriem Medini, capitaine de la Gendarmerie nationale, membre de la cellule de communication, qui fait également état de 312 blessés durant la même période.
Ces accidents ne font que croître. En cinq mois, pas moins de 2 829 accidents ont été comptabilisés à travers le pays, toujours selon les chiffres donnés par la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale. “Ils ont causé la mort de 1 007 personnes ces cinq derniers mois, avec 4 498 blessés”, détaille le capitaine Meriem Medini. Effroyable, macabre. Et rien ne semble arrêter ce sinistre routier.
Sur la même période, en 2020, la Gendarmerie nationale avait enregistré, de janvier à mai, 2 170 accidents de la circulation, causant 838 morts et 3 375 blessés. Les chiffres sont sans appel : en 2021, la hausse des accidents est tout simplement vertigineuse, malgré les différentes campagnes de sensibilisation menées régulièrement par les autorités.
“Nous ne lésinons aucunement sur les moyens. Tout le monde est mobilisé. Nous effectuons sans relâche des campagnes de sensibilisation à travers le territoire national. Nos éléments sont partout à pied d’œuvre pour sensibiliser les automobilistes. Nous avons même mené des campagnes de sensibilisation dans les écoles, en plus des panneaux de signalisation et des campagnes médiatiques en toutes saisons”, affirme Meriem Medini.
Selon notre interlocutrice, le facteur humain reste le premier responsable dans les accidents de la circulation. Un moment d’inattention, dépassements de la vitesse autorisée, somnolence au volant, téléphone portable, et le drame est vite arrivé.
“96% des accidents de la circulation sont liés au facteur humain : le non-respect du code de la route et des règles de conduite, ainsi que l’excès de vitesse”, explique la représentante de la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale, ajoutant que seuls 2,5% des accidents sont liés à l’état des routes ou aux facteurs environnementaux.
“Nous comptons encore mettre les bouchées doubles dans nos campagnes de prévention, avec l’espoir de juguler ce phénomène”, assure-t-elle.
Le vieillissement d’une partie du parc automobile est également évoqué comme l’un des facteurs des accidents de la circulation. Les poids lourds et les camions de grands tonnages, mais aussi les bus sont régulièrement impliqués dans les accidents.
Karim BENAMAR
