L’Actualité Après les engagements du ministère suite à l’agression des 9 enseignantes à Bordj Badji-Mokhtar

Les syndicats gèlent le boycott des examens

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Lyes MENACER Publié 25 Mai 2021 à 23:49

© D. R.
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La coordination des syndicats autonomes de l’éducation nationale à Adrar et à Bordj Badji-Mokhtar (BBM) a annoncé hier, dans un communiqué rendu public, le gel de leur grève et le boycott des examens de fin d’année, en contrepartie de la mise en œuvre des engagements du ministère de tutelle et des autorités locales concernant la prise en charge de leurs revendications, une semaine après l’agression nocturne de 9 enseignantes dans leur logement de fonction collectif à Bordj Badji-Mokhtar.

Cette décision a été prise après deux réunions marathon dimanche et lundi à Adrar avec la délégation ministérielle qui leur a fait part des engagements du wali d’Adrar quant à la prise en charge immédiate de certaines de leurs revendications, surtout celle liée à la lutte contre l’insécurité que vivent les enseignants au quotidien à BBM.

Selon des sources syndicales, les autorités se sont engagées à prendre en charge certaines revendications immédiates de la communauté éducative, alors que les enseignants travaillant dans cette région maintiennent leur décision de retrait, à la veille des examens trimestriels et nationaux.

Selon un document parvenu à notre rédaction, une quinzaine de syndicats ont arraché du wali d’Adrar la promesse de “prendre en charge la sécurité nécessaire aux travailleurs et aux enseignants dans la région, plus particulièrement en ce qui concerne la protection des institutions éducatives et les résidences qui leur sont liées”. 

Le ministère de l’Éducation, par la voix de sa délégation envoyée à Adrar, s’est engagé à “répondre à toutes les demandes des enseignantes victimes (de l’agression de lundi dernier, ndlr) concernant le côté professionnel, social et psychologique (…)”, promettant aussi que le ministère de tutelle “en collaboration avec les autorités de la wilaya d’Adrar et de Bordj Badji-Mokhtar, va travailler à rendre disponibles les logements de fonction et d’astreinte, ainsi que des résidences pour les enseignants originaires d’autres wilayas”, lit-on dans le même document.

Le ministère de l’Éducation a promis également “l’envoi d’une commission d’enquête ministérielle en urgence avant la fin de l’année scolaire (en cours, ndlr) pour faire un état des lieux sur la situation du secteur de l’éducation dans la wilaya de Bordj Badji-Mokhtar”, nouvellement créée, dans le cadre d’un nouveau découpage administratif ayant élevé dix régions au niveau de wilaya.

Alors que quelque cinq cents enseignants travaillant à Bordj Badji-Mokhtar ont annoncé leur retrait de la région, les promesses des autorités locales et du ministère de tutelle ne sembleraient pas les convaincre, mettant ainsi davantage de pression aussi bien sur leurs représentants syndicaux que sur les pouvoirs publics, au courant de l’insécurité ambiante dans cette zone depuis des années.

Dans ce contexte, les syndicats appellent les enseignants à rester mobilisés pour une éventuelle reprise de la contestation, si les autorités concernées ne tenaient pas leurs promesses, d’après le texte.

Les enseignants et leurs syndicats n’ont pas cessé d’alerter sur leur situation et leurs conditions de travail à Bordj Badji-Mokhtar, organisant à maintes reprises des mouvements de grève. Mais leur cri est resté sans réponse jusqu’au 18 mai dernier, lorsque 9 enseignantes ont été attaquées dans leur logement, subissant durant deux heures une agression à l’arme blanche et le viol d’une bande de criminels qui ont tout saccagé et volé argent, téléphones et ordinateurs portables.

Cette agression a provoqué une onde de choc dans tout le pays et fait l’actualité des médias étrangers, en raison de la gravité des faits, après une série d’une dizaine d’autres attaques quasi similaires contre les enseignants en l’espace d’un mois et demi, selon les témoignages recueillis auprès des syndicats et de certaines victimes.
 

L. MENACER

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