L’Actualité SON PROCÈS EST PROGRAMMÉ LE 5 AOÛT PROCHAIN

L’espoir d’une libération pour Rabah Karèche

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Samir OULD ALI Publié 26 Juillet 2021 à 23:05

© D. R.
© D. R.

L’espoir demeure de voir notre  journaliste  recouvrer  sa  liberté après une incarcération injuste depuis déjà 100 jours, pour des écrits d’articles parus dans Liberté.

Rabah Karèche, journaliste de Liberté incarcéré à Tamanrasset depuis déjà 100 jours pour ses écrits, comparaîtra, enfin, devant le tribunal correctionnel de Tamanrasset le 5 août prochain pour répondre des accusations d’administration d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société, diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public et usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et à l’unité nationales.

En clair, pour avoir rendu compte d’une manifestation populaire dénonçant le nouveau découpage territorial en avril 2021, Rabah est accusé de vouloir porter atteinte à l’unité nationale. Et pour avoir partagé ses articles sur les réseaux sociaux, il lui est reproché de provoquer la ségrégation et la haine.

Rabah Karèche a été placé sous mandat de dépôt le 19 avril dernier au lendemain de la parution de “L’Ahaggar, la bataille des territoires”, un compte rendu qu’il avait signé sur une manifestation citoyenne contre le nouveau découpage administratif des territoires dans la région du Grand-Sud.

L’incarcération du journaliste, qui avait déjà été convoqué à quatre reprises par la police locale, a suscité un vaste mouvement d’indignation chez les professionnels de la presse, mais également dans la société civile.

Plusieurs sit-in et manifestations ont été organisés, en Algérie et à l’étranger, pour exiger la libération de Karèche dont le seul tort est d’avoir exercé son métier de journaliste en portant à la connaissance du public les problèmes socioéconomiques des habitants du Sud.

À l’occasion de marches à Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou et dans d’autres régions du pays, des protestataires ont dénoncé l’arbitraire ayant frappé le journaliste et rappelé (une nouvelle fois) que “le journalisme n’est pas un crime”. Ce que confirme la Constitution algérienne qui, dans son article 54, stipule que le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté.

Mais les multiples appels à l’élargissement de Karèche n’ont pas eu l’écho escompté auprès de la justice et beaucoup ont vu dans cet acharnement à garder en détention un journaliste pour ses écrits la confirmation d’une volonté politique de museler la presse.

Après le refus, fin avril, de la chambre d’accusation de la cour de Tamanrasset d’accéder à la demande de liberté provisoire introduite par la défense, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, avait estimé, dans un entretien accordé en juin à un journal français, que Rabah Karèche avait joué au “pyromane dans un sujet très sensible”.

Commentaire que des juristes ont qualifié de “violation de la présomption d’innocence de Karèche” qui risque d’influer sur le cours de la justice.

Dans 10 jours, Rabah Karèche comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Tamarasset pour répondre d’accusations dont il n’est pas coupable, lui qui a juste couvert une protestation publique organisée par une population en colère. Et vu sous cet angle, Rabah Karèche devrait recouvrer la liberté le 5 août.
 

S. OULD ALI

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