L’Actualité Rapatriement des harraga algériens

L’Europe brandira-t-elle encore le chantage au visa ?

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Said OUSSAD Publié 22 Septembre 2021 à 01:15

© D. R.
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Depuis l’année  dernière, les harraga algériens  ont  repris  en  force leurs traversées vers l’Espagne. Si les chiffres sont éloquents, aucune  réaction officielle n’a émané des autorités algériennes alors qu’on attend toujours la prise  de  décision  de  Madrid  quant  au  sort  des  migrants clandestins algériens qui sont, pour la plupart, remis en liberté pour le moment. 

Pourtant, ce sujet a donné lieu à des tensions politiques en Espagne comme en Italie. En 2020, le gouvernement de Pedro Sanchez était accusé par l’opposition de faire preuve de laxisme. Un parti d’extrême droite et un syndicat de policiers avaient même exigé des sanctions contre les pays du Maghreb, dont l’Algérie, en réduisant le nombre de visas.

Après des discussions bilatérales, Madrid a pu arracher, en décembre 2020, un accord des autorités algériennes pour le retour des migrants en situation illégale sur le sol espagnol. Ce n’est pas la première fois que l’Algérie est confrontée au problème de ses harraga. 

En 2017, et lors de la 10e session du conseil d'association Algérie-Union européenne, la rencontre avait débordé sur l’épineux dossier des immigrés illégaux.

En effet, Bruxelles avait demandé à Alger plus de coopération quant au rapatriement de ses sans-papiers disséminés un peu partout dans les pays de l’espace Schengen en contrepartie d’une plus grande souplesse dans l’octroi des visas d’entrée pour l’Europe.

Un chantage qui ne dit pas son nom puisqu’Alger avait déjà été sévèrement critiquée pour son manque d’entrain à coopérer avec les pays européens à propos de ce dossier.

L’Allemagne, en premier, avait demandé aux pays maghrébins, dont l’Algérie, de rapatrier leurs ressortissants expulsés ou du moins de faciliter les démarches administratives dans ce sens-là. Sellal répondait alors à Merkel qu’Alger était prêt à récupérer ses harraga pour peu qu’ils soient réellement reconnus comme étant des Algériens. 

Pourtant, il était apparu que les intérêts économiques communs devaient inciter l’Algérie à plus de coopération avec ses détracteurs sur cette question. Rappelons que ces attaques frontales contre le prétendu laxisme d’Alger à propos de ses immigrés illégaux avaient donné lieu, par le passé, à des passes d’armes inédites entre la diplomatie algérienne et certaines capitales européennes. 

Le secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration avait ouvertement critiqué Alger, aux lendemains de l’attaque terroriste contre deux policières à Charleroi par un sans-papier algérien. Il avait affirmé que “les retours forcés vers l’Algérie restent problématiques”.

De son côté, le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, lui aussi, avait fait le point avec son homologue Ahmed Ouyahia qui avait promis que l’Algérie prendra les mesures nécessaires afin de récupérer ses enfants.

Si les chiffres donnés par Bruxelles sont édifiants sur ces difficultés rencontrées par les gouvernements européens à se débarrasser des sans-papiers algériens, l’Algérie, de son côté, a toujours tenu à défendre sa politique soutenant qu’elle “n’a pas besoin d’accords bilatéraux de réadmission” rappelant sa “bonne” coopération “avec tous les pays en matière de réadmission de ceux qui séjournent de manière irrégulière”.
 

SAID OUSSAD

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