C’est une position pour le moins inconfortable, voire trompeuse.
Le coordinateur du Front de libération nationale, Mouad Bouchareb, dit soutenir “totalement” les revendications exprimées depuis un mois par le peuple algérien tout en assurant que le Président, avec sa fameuse feuille de route, a répondu. “Les enfants du FLN soutiennent totalement le mouvement populaire et le défendent en toute sincérité pour arriver aux objectifs espérés conformément à une feuille de route très claire”, a-t-il soutenu, hier, dans son allocution d’ouverture prononcée lors de la réunion des mouhafedhs du parti tenue à l’hôtel Mouflon d’or (Alger). “Le FLN est avec le peuple car nous sommes les enfants du peuple et nous défendons ses revendications (…) Le FLN tient sa légitimité du peuple. Nous sommes avec les revendications du peuple”, a déclaré à la presse Samira Kerkouche, députée et membre de l’instance dirigeante du FLN. Et de se reprendre : “Nous sommes avec la feuille du Président et ses décisions sont en faveur du peuple. Nous appelons à un dialogue, à la concertation et à la construction d’un État moderne comme demandé par les jeunes.” Autrement dit, le FLN veut ménager la chèvre et le chou.
Une attitude qui trahit la position inconfortable des dirigeants du FLN obligés de faire montre de fidélité pour un homme à qui ils doivent tout, mais ne peuvent en même temps pas tourner le dos à plus de 20 millions d’Algériens qui sortent dans la rue pour revendiquer le départ du système. Mouad Bouchareb commente les déclarations tonitruantes du porte-parole du RND, Seddik Chihab. “Chacun est responsable de ses propos”, répond-il sobrement, mais ne s’empêche, toutefois, pas de jeter une pierre à l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, en soutenant : “Le FLN n’est représenté dans le gouvernement que pendant quelques années. L’Exécutif n’était pas entre les mains du FLN. C’est une vérité.” Commentant, elle aussi, les déclarations du porte-parole du RND, Mme Kerkouche a lâché : “Les masques sont tombés.” Un combat de coqs ou le signe de la fin d’une époque ?
Arab chih