L’Actualité Abdelmadjid Tebboune dans une interview au magazine français “le Point”

“L’islamisme, comme celui des années 1990, n’existera plus”

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Ali BOUKHLEF Publié 03 Juin 2021 à 01:14

© D.R.
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Dans un entretien accordé au magazine français “Le Point”, le chef de l’État dit ne pas croire à l’émergence d’un courant islamiste comme celui des années 1990. Il assure que les élections législatives prévues la semaine prochaine suscitent un “engouement” et redit son admiration pour le chef de l’État français, Emmanuel Macron, “le plus éclairé d’entre tous”.

Interrogé par les deux journalistes et écrivains, Kamel Daoud et Adlène Meddi, Abdelmadjid Tebboune est longuement revenu sur la situation politique du pays. Il semble assumer même le traitement, fait de répression, réservé à ce qui est resté du Hirak, parce qu’“une minorité a refusé l’élection” et affirme “refuser le diktat d’une minorité”. 

Il charge également le courant démocratique en indiquant qu’“un démocrate qui se définit comme tel, rejette les urnes et prône la désignation”. “Aujourd’hui, dans ce qu’il reste du Hirak, on trouve de tout, il y en a qui crient ‘État islamique !’ et d’autres qui scandent ‘Pas d’islam !’. Les manifestants expriment peut-être une colère, mais ce n’est pas le Hirak originel. C’est très hétéroclite”, a-t-il encore indiqué.

Interrogé sur le durcissement de la répression alors que le pouvoir avait donné des signes d’apaisement avec la libération d’une bonne partie des détenus d’opinion en février dernier, Abdelmadjid Tebboune assume et justifie cela par le fait que les gestes d’apaisement ont “été interprétés comme une faiblesse”. 

Tout en décrivant un “engouement” populaire autour des élections législatives, le chef de l’État dit ne pas craindre une victoire des islamistes lors du scrutin du 12 juin prochain. Il parie que “l’islamisme en tant qu’idéologie, celle qui a tenté de s’imposer au début des années 1990 dans notre pays, n’existera plus jamais en Algérie”. Mais il a lancé une mise en garde : tout en rappelant que l’islam politique, comme celui qui existe en Tunisie, en Turquie et en Égypte, ne le “dérange pas”, il a rappelé qu’il “n’est pas au-dessus des lois de la République, qui seront appliquées à la lettre”. Sur un autre registre et à propos des relations algéro-françaises, le chef de l’État a rappelé que le refus des autorités algériennes de recevoir une délégation conduite par le Premier ministre français, Jean Castex, était dû à la réduction du nombre de ministres de 10 à 2. Mais toutefois, il ne ferme pas la porte à une coopération d’exception parce que si l’Algérie critique “la France coloniale”, elle respecte celle qui “ne juge pas”, la “France de Voltaire, la France des Lumières”. 

Il a réaffirmé son respect pour le président Emmanuel Macron, et estime que “si nous n’arrivons pas à jeter des passerelles solides entre les deux pays sous la présidence Macron, cela ne se fera jamais”. Le président de la République dit que l’Algérie continuera de réclamer “la reconnaissance” des crimes coloniaux, mais refuse de demander des indemnisations parce que “la compensation financière serait un rabaissement”. En revanche, il dit réclamer de la France le “nettoyage” des sites qui ont abrité les essais nucléaires dans le Sud et de “soigner des victimes”. 

Ali Boukhlef

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