L’Actualité IL A ÉTÉ GOUVERNEUR DE LA BANQUE D’ALGÉRIE ET MINISTRE DES FINANCES

Mohamed Loukal sous mandat de dépôt

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Ali BOUKHLEF Publié 27 Septembre 2021 à 00:29

L’ancien ministre des Finances Mohamed Loukal. © Archives Liberté
L’ancien ministre des Finances Mohamed Loukal. © Archives Liberté

Les   poursuites  engagées  contre   Mohamed  Loukal   concernent essentiellement  son long passage à la tête de la BEA, entre 2001 et 2016.

L’ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal, a été placé, hier sous mandat de dépôt par le juge instructeur près le tribunal de la rue Abane-Ramdane, à   Alger, tandis  que  l’ancien  Premier  ministre, Noureddine Bedoui, a été mis sous  contrôle  judiciaire.  Mohamed  Loukal, qui avait également occupé les postes de gouverneur de la Banque d’Algérie et de président-directeur général de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), est notamment  accusé  d’attribution  “ d’indus  avantages  à  autrui ”  et  de “mauvaise utilisation” de sa fonction. 

Selon  des  sources  concordantes,  les  poursuites  engagées   contre Mohamed Loukal concernent essentiellement la longue période de son passage à la tête de la BEA, entre 2001 et 2016. C’est par le biais de cette institution bancaire publique qu’étaient octroyés la  plupart  des  crédits  accordés  aux  hommes d’affaires qui opéraient dans l’entourage direct d’Abdelaziz Bouteflika.

On ne sait pas encore si des dossiers relatifs  à  sa  gestion  à la Banque d’Algérie sont concernés par ces enquêtes. Mais cela fait longtemps que l’homme fait l’objet d’une investigation de la part du pôle spécialisé dans les affaires de corruption au tribunal d’Alger.  Convoqué  à plusieurs reprises depuis l’été 2019 et entendu dans des dossiers de corruption, Mohamed Loukal n’a, jusque-là, pas été inquiété.

À cette époque, il était ministre des Finances. Entendu le même jour, l’ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui, est placé, lui, sous contrôle judiciaire. Il est notamment accusé de “détournement  de  deniers  publics”, d’“attribution d’indus avantages et de trafic d’influence”.

Récemment, le dernier Premier ministre de l’ère Bouteflika et qui a continué à exercer cette fonction jusqu’à janvier 2020, a été auditionné par les services de sécurité sur sa gestion au niveau de la wilaya de Constantine du temps où il  était  wali  de  2010  à  2013.  Selon  certaines  sources, les  enquêteurs soupçonnent Noureddine Bedoui d’avoir accordé des marchés publics à des proches  et   d’avoir  attribué  des  assiettes  de  terrain  relevant  du  foncier industriel en dehors de la réglementation.

Bedoui sous contrôle judiciaire
Un autre ancien haut commis de l’État a été mis, hier, sous contrôle judiciaire. Il s’agit de Hocine Ouadah, ancien wali de Tizi Ouzou et  de  Blida.  Avec les poursuites officiellement engagées contre ces responsables, c’est la liste des figures du régime Bouteflika accusés de corruption qui s’allonge. En plus de deux anciens Premiers ministres, une  vingtaine de  ministres et des dizaines de cadres sont en prison. 

C’est l’essentiel de ce que comptait le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika qui est condamné soit pour corruption, soit pour d’autres  chefs  d’inculpation liés à leur gestion des affaires publiques.

Certains d’entre eux ont déjà été condamnés à  de  lourdes peines de prison. C’est le cas des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui ont déjà été condamnés dans plusieurs affaires et attendent d’être entendus ou jugés dans d’autres.

D’autres  procès  concernant les proches d’Abdelaziz Bouteflika sont programmés pour ce mois-ci ou pour octobre prochain. C’est le cas de celui concernant l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, et le frère de l’ex-président, Saïd Bouteflika, qui devait se dérouler hier et qui est ajourné au 10 octobre.

Il porte sur des accusations liées à  la  manière avec laquelle l’ancien garde des Sceaux et l’ex-conseiller du  président  de  la  République  avaient  fait pression sur la justice pour annuler le mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil.
 

Ali BOUKHLEF

 

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