L’Actualité LE PT DÉCRIT UN CLIMAT SOCIAL ET POLITIQUE CHARGÉ DE DANGERS

“Notre pays est en cours de délabrement accéléré”

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Samir LESLOUS Publié 28 Septembre 2021 à 00:37

© D. R.
© D. R.

Le parti de Louisa Hanoune, qui ne prendra pas part aux prochaines élections locales, ne donne pas de consignes précises quant à ce rendez-vous et laisse aux militants “la liberté d’exercer leur libre arbitre” à l’égard du scrutin.

Effondrement du pouvoir d’achat, misère sociale, plan d’action du gouvernement, répression, explosion de l’immigration clandestine…, le Parti des travailleurs estime que le climat social et politique actuel est chargé de dangers pour le pays. 

“C’est établi, notre pays est en cours de délabrement accéléré”, affirme le PT qui qualifie même, désormais, la situation de “véritable guerre sociale qui transforme de très larges pans de la société en déclassés et en parias”.

Réuni, avant-hier, en session hebdomadaire à l’effet, entre autres, d’apprécier la situation générale du pays, le parti de Louisa Hanoune dit avoir “constaté, avec effroi, l’explosion de la misère parmi les larges couches, alors que les couches moyennes s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté, en conséquence de l’effondrement sans précédent et continu du pouvoir d’achat”. 

Décortiquant les raisons de cette misère sociale, le PT cite la flambée démentielle des prix de tous les produits de large consommation, atteignant parfois les 100%, l’aggravation du chômage induit par les impacts du confinement aveugle sur les entreprises économiques et les services, ainsi que la poursuite de la politique de non-emploi dans la Fonction publique en cours depuis avril 2015 et qui avait entraîné la suppression d’un million d’emplois jusqu’à 2018.

S’agissant des prix, le parti de Louisa Hanoune cite le dernier exemple de la rentrée scolaire durant laquelle, a-t-il précisé, les prix des fournitures ont augmenté de 40% plongeant, ainsi, dans la détresse la plupart des familles désormais pauvres. 

“Le gouvernement légalise la bazardisation de l’économie et la déréglementation en transformant le fellah en commerçant anarchique”, cite, entre autres, le PT, tout en qualifiant également les points de vente des coopératives des céréales et légumes secs de “pure tromperie”. 

Abordant le plan d’action présenté par le gouvernement, le PT estime que l’Exécutif “entend approfondir et accélérer l’orientation économique qui a été mise en œuvre par les gouvernements qui se sont succédé depuis le PAS en 1994”. Des orientations, qui ont provoqué, rappelle-t-il, “un désastre généralisé par la privatisation totale ou partielle des EPE au profit de prédateurs locaux et/ou étrangers, le prétendu partenariat public/privé introduit en 2016 et qui a signifié dans les faits privatisation/pillage/prédation (PPP) et mainmise de l’oligarchie sur les biens et les fonds publics”. 

Ainsi, dans ces orientations, le PT n’y voit qu’une réactivation de ce qu’il qualifie de “vieilles recettes mortelles du FMI et de la BM” qui ont provoqué chez nous, rappelle-t-il encore, “une désertification industrielle et la perte de millions d’emplois directs et indirects…”.  

Pour le parti de Louisa Hanoune, la crise de l’eau, l’effondrement du pouvoir d’achat et le délabrement des services publics ne font, ainsi, que confirmer la régression infernale des conditions de vie. “C’est la pérennité de la République et son unité qui sont en cause”, alerte le secrétariat du bureau politique du parti, prévenant que cette descente aux enfers provoque, d’une part, la colère montante et la mobilisation et, d’autre part, l’explosion de la mendicité et la violence urbaine, la harga, expression violente du désespoir, de jeunes, désormais par milliers, dont des familles entières. Une situation, déplore le même parti, “qui fait ressembler notre pays aux pays déchirés par les guerres ou ravagés par la famine”. 

Au-delà de la situation socioéconomique du pays, c’est aussi la situation politique qui ne cesse d’inquiéter le Parti des travailleurs qui dit avoir constaté également avec “effroi” que ce contexte, déjà de plus en plus chargé de dangers, est alourdi par la répression violente qui va crescendo et qui prend “des proportions effrayantes”.

Tout en rappelant que le pays compte plus de 300 détenus politiques et d’opinion, des détentions provisoires abusives…, le PT considère que “cette marche à la généralisation de la criminalisation systématique de la liberté de pensée est accélérée par le recours à l’amalgame et à la généralisation de plus en plus systématique dans la lutte contre le terrorisme, justifiant des accusations très graves à l’encontre des activistes, des journalistes, des avocats et des chercheurs, parfois pour des faits antérieurs à décembre 2019”. 

Une répression qui sème la terreur et alimente la colère chez la majorité, estime le même parti qui juge, ainsi, que dans un climat aussi exceptionnel, même la position à adopter vis-à-vis de l’élection locale doit être exceptionnelle. 

“Devant la situation exceptionnelle induite par la régression tous azimuts et qui a généré un état d’esprit exceptionnel général à l’égard du processus électoral, y compris les élections locales anticipées, le comité central a dégagé une démarche exceptionnelle qui consiste à laisser aux militants-es- la liberté d’exercer leur libre arbitre à l’égard du prochain scrutin”, est-il alors annoncé dans le communiqué du secrétariat du bureau politique du PT qui souligne que “même si tout le monde s’accorde sur l’importance des assemblées locales, personne ne comprend pourquoi des élections anticipées”. 
 

Samir LESLOUS

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