L’Actualité Samir Sidi-Saïd, avocat

“Nous attendons d'autres initiatives pour asseoir un climat de confiance”

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Mohamed MOULOUDJ Publié 19 Février 2021 à 22:54

“Il nous  faut  un  observatoire  contre  la  torture  composé  de  magistrats, d’avocats, de médecins et de militants des droits de l’Homme qui serve de rempart à ces pratiques”, préconise Me Sidi-Saïd.

Liberté : Le président Tebboune a annoncé plusieurs décisions dont la libération des détenus d'opinion. Quelle lecture en faites-vous ? 
Me Sidi-Saïd : La décision de libérer les détenus dont le jugement définitif a été rendu est même ceux dont l'instruction est en cours est une très bonne décision. Elle est sage, importante, mais aussi franche. Par cette décision, le président Tebboune tend la main au Hirak et avoue sa disponibilité à œuvrer avec les forces vives de la Nation pour aller de l'avant. Sur le plan du droit, le Président est habilité à amnistier des détenus en sa qualité de premier magistrat du pays. 

C'est un geste fort et plein de sens qu'il faut soutenir et promouvoir. Le fait que des dizaines de détenus retrouvent leur liberté et leur famille, c'est un dénouement heureux de la situation et un geste d'apaisement important qu'il faut prendre en compte dans le cadre de la mise sur pied d'une “Algérie nouvelle” débarrassée de ses rancunes. Nous attendons du Président d'autres initiatives et décisions à même d'asseoir un climat de confiance et de quiétude pour engager définitivement le pays sur la voie de la modernité et de la sérénité. 

Par le passé, vous avez travaillé sur la torture, que pensez-vous de ce qu’a subi l’étudiant Walid Nekkiche ? 
Il est regrettable que nous n'ayons pas tourné définitivement la page des atteintes aux droits de l'Homme. Ce qu'a subi le jeune Nekkiche est abject. Il faut dénoncer sans cesse ces atteintes aux droits de l'Homme. En tant que juriste, je plaide pour le jugement des responsables de cet acte. Durant les années 90, j'ai pris part au travail de l'Observatoire national des droits de l'Homme au sein de la commission d'investigation de l'ONDH sur les tortures. Nous avions rapporté tous les cas de torture que nous avions soumis à la présidence de la République et aux instances onusiennes à travers nos rapports.

Les hautes autorités du pays doivent réagir et prendre des mesures contre ces agissements qui n'honorent pas le pays.  Je suis sûr d'une chose, le président Tebboune est venu mettre un terme au système totalitaire et autoritaire. C'est l'une de ses missions premières. L'Algérie nouvelle se construit sur les droits, leur respect, leur protection et leur promotion. Il nous faut un observatoire contre la torture qui soit un organe auprès du Président, composé de magistrats, d’avocats, de médecins et de militants des droits de l’Homme pour servir de rempart à ces pratiques. 

Il y a également des cas comme celui de Rachid Nekkaz... 
Je ne partage pas les opinions de Rachid Nekkaz. Toutefois, cela n'est pas important lorsqu'il s'agit de défendre le droit. Je ne comprends pas son transfert vers la prison d'El-Bayadh. C'est un transfert injustifié et qui n'a pas de sens. C'est une atteinte au droit d'un prévenu.

Rachid Nekkaz ouvre droit à un traitement autre que celui qui lui est réservé. Il ouvre également droit à un procès équitable et de surcroît dans des conditions acceptables. C'est un détenu qui souffre d'une maladie qui nécessite des soins. De ce fait, il est urgent de le mettre dans un centre pénitentiaire proche de structures sanitaires équipées. Je suppose que le chef de l'État doit prendre en compte ce cas.
 

Propos recueillis par : M. MOULOUDJ

 

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