Suite à un appel sur les réseaux sociaux, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, hier, à la place du 1er-Novembre, en soutien au jeune Saïd Chetouane. Hommes, femmes et enfants se sont ainsi retrouvés, à partir de 14h30, pour dénoncer ce qu’a vécu l’adolescent dans un commissariat à Alger.
Des slogans dénonçant les exactions des services de renseignement et de la police, appelant à la liberté, revendiquant un État civil et insistant sur la continuité de la lutte ont été repris en chœur par les présents avant que la police n’intervienne pour disperser violemment le rassemblement.
“Ils étaient au départ une dizaine à répondre à cet appel, puis le nombre a commencé à devenir important”, raconte un témoin oculaire de la scène. Les policiers sont intervenus du côté des escaliers de la place d’Armes et du siège d’Air Algérie pour encercler les manifestants et procéder à leur arrestation.
“Leur but était manifestement d’embarquer tout le monde”, indique notre témoin, qui ajoute que plusieurs personnes ont pu s’enfuir à travers la rue de Philippe ou du côté du quartier populaire du Derb.
Au moins deux manifestants ont été violemment molestés, dont un homme âgé qui a été jeté à terre, alors que le cyberjournaliste Saïd Boudour, qui a récemment été libéré de la prison d’Oran, a publié dans un post sur son compte Facebook qu’il a été violemment agressé par les services de sécurité après ce rassemblement.
Notons qu’entre six et huit interpellations ont été enregistrées dans les rangs des manifestants, dont celle de notre correspondante présente sur place pour couvrir le rassemblement.
Il faut savoir que hormis les marches du vendredi, aucune autre manifestation n’est tolérée par les services de sécurité. Un autre rassemblement de soutien à Saïd Chetouane, aux deux magistrats Merzoug et a Belhadi, ainsi qu’à tous les détenus d’opinion s’est également tenu devant le tribunal de Tlemcen.
Par ailleurs, plusieurs personnes ont été arrêtées, hier, devant la cour de Chlef, en marge du procès du détenu d’opinion M’naouar Ouazène.
Saïd OUSSAD