L’Actualité APRÈS LES ATTAQUES CONTRE L’ALGÉRIE, LE ROI JOUE L’APAISEMENT

RABAT SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID

  • Placeholder

Said OUSSAD Publié 01 Août 2021 à 23:39

Le roi du Maroc Mohammed VI. © D. R.
Le roi du Maroc Mohammed VI. © D. R.

Traditionnellement  tourné  vers  la  politique  interne  de  son pays, le dernier discours du roi du Maroc, à  l’occasion de la  fête  du Trône, a dérogé à la règle.

Mohammed VI s’est longuement étalé dans son discours à l’occasion de la fête du Trône sur la relation entre Rabat et Alger se voulant conciliant et rassurant alors que la tension entre les deux capitales n’est toujours pas apaisée après les deux dernières attaques du royaume chérifien contre l’Algérie.

Sans aborder les dossiers en suspens, Mohammed VI invite le Président algérien à œuvrer “de concert” et “sans condition” à “l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage”, laissant à Tebboune le soin de mettre en place son propre calendrier des éventuelles rencontres à venir. Le roi du Maroc s’est également dit insatisfait de l’état actuel des relations qui “ne sert en rien les intérêts respectifs de nos deux peuples”. 

Par ailleurs, il évoque longuement la fermeture des frontières terrestres depuis l’été 1994, convaincu qu’il est que l’état  normal  des  choses  veut “que les frontières soient et demeurent ouvertes”. Pour étayer sa demande, il explique que “les raisons ayant conduit” à cette fermeture “sont totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui”.

Plus loin, il affirme que leur ouverture ne serait pas une source “de malheurs et de problèmes” pour les deux pays. Sur sa lancée, Mohammed VI s’attaque aux “contrevérités relayées par certains médias” sur le trafic de drogue et la contrebande qui seraient des moyens de subsistance des Marocains.

Il tient aussi  à  rassurer  les  Algériens, déclarant  qu’ils  n’auront  “jamais à craindre la malveillance de la part du Maroc qui n’est nullement un danger ou une menace” pour eux. Il va jusqu’à lier le destin des deux voisins en estimant que “ce qui vous affecte nous touche et ce qui vous atteint nous accable” et réciproquement.

Pourtant, les statistiques mondiales  sont  éloquentes à  ce  propos puisque l'Office des Nations unies contre  la drogue et  le  crime (ONUDC) rapportait dans son rapport annuel que “le Maroc (…) continue d'être le pays source le plus souvent mentionné de la résine de cannabis interceptée dans le monde entier”.

La  même  source  d’information   précise  que,  sur  la  base  des  tendances mondiales des saisies et des rapports des États membres, “il apparaît que la résine de cannabis marocaine approvisionne principalement d'autres marchés en Afrique du Nord et en Europe occidentale et centrale”.

Dans un sévère réquisitoire, l’Armée nationale populaire avait dénoncé les pratiques du Makhzen qui “encourage et motive ses éléments postés aux frontières pour faciliter l’acheminement des tonnes de drogues vers l’Algérie”. 

Cette sortie médiatique du roi intervient dans un contexte lourd marqué d’abord par l’annonce faite par l’ambassadeur marocain à l’ONU, durant une réunion du mouvement des non alignés, soutenant “l’autodétermination” du “peuple kabyle” en Algérie. Alger a riposté en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations. Une dizaine de jours plus tard, le scandale Pegasus éclatait.

Dans un communiqué rendu public par son ministère des Affaires étrangères, Alger avait exprimé “sa profonde préoccupation suite aux révélations (…) faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé Pegasus contre des responsables et citoyens algériens”.

Selon une enquête du consortium Forbidden Stories et  Amnesty International, des milliers de numéros de téléphone algériens — dont  certains appartenant à de  hauts  responsables politiques et militaires — ont  été  recensés  comme cibles  potentielles  du  logiciel  Pegasus, commercialisé  par  l’entreprise israélienne NSO pendant l’année 2019.
 

SAÏD OUSSAD

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00