Après plusieurs mois d’absence, le mouvement artistique Révolte’Arts, né dans le sillage de la révolte populaire du 22 février 2019, revient à Tizi Ouzou. En effet, après un arrêt imposé notamment par la situation sanitaire liée à la Covid-19, Révolte’Arts a été relancé, hier, à la place de la Liberté, de l’Amour et de la Tolérance, devant le nouveau rectorat du campus Bastos de l’université Mouloud-Mammeri. “C’est le retour de Révolte’Arts, qui revient après une période difficile, liée, entre autres, au coronavirus.
Le mouvement a donc repris des forces et revient à l’université de Tizi Ouzou”, nous a expliqué Aksil, l’un des initiateurs de l’événement. “Habituellement organisé à la place de L’Olivier, au centre-ville, nous avons opté, cette fois, pour toucher l’université parce que nous pensons que la jeunesse universitaire s’est un peu désintéressée de tout ce qui est lutte et que nous avons l’intime conviction que la lutte par l’art est la meilleure manière de transmettre des messages”, a ajouté notre interlocuteur, tout en précisant que cette nouvelle édition a été dédiée aux détenus d’opinion.
“Cette édition est thématique et concerne tous les détenus du Hirak, ainsi que tous les détenus d’opinion en Algérie et même ailleurs, car nous estimons que les détenus d’opinion existent un peu partout dans le monde et il est de notre devoir de les défendre et de demander leur libération”, a développé Aksil. Quant aux activités programmées, notre interlocuteur a indiqué qu’en plus des activités d’animation et des expositions, une fresque sera réalisée.
Celle-ci sera suivie d’une prise de parole et d’un débat. “Cette fresque va symboliser les restrictions liées à la liberté d’expression. Outre ce tableau, nous avons prévu une prise de parole et un débat qui seront marqués par une minute de bruit en hommage aux détenus d’opinion”, a expliqué Aksil. “Là aussi, nous avons préféré observer une minute de bruit, et non une minute de silence, pour que notre voix soit entendue et qu’on nous écoute.
Nous avons décidé de nous révolter de cette manière en hommage à tous les détenus d’opinion”, a-t-il conclu. Pour rappel, Révolte’Arts est un événement ne dans la dynamique citoyenne du 22 février et dont le souci primaire était de faire “l’apologie de la vie”. “Révolte’Arts s’est efforcé depuis sa création de suivre des objectifs clairs et précis, notamment s’approprier l’espace public, devenu une nécessité pour une jeunesse dilapidée de ce droit-là pendant des décennies.
Et ce fut notre maxime depuis le départ”, ont expliqué les incitateurs de ce mouvement dans un communiqué. “Nous réaffirmons qu’il est de notre devoir à tous de contribuer à l’avènement d’une Algérie des libertés, d’une Algérie de la vie, de l’art, de la poésie et des lumières”, ont-ils poursuivi. “Révolte’Arts offre une alternative à ceux qui souhaitent s’exprimer différemment”, ont encore affirmé les initiateurs de Révolte’Arts, qui disent rejeter, par leurs actions, toute forme de monopolisation de l’expression artistique, culturelle, voire de la pensée qui est, ont-ils insisté, menacée par les mécanismes de censure et de blocage bureaucratique mis en place par le système.
K. Tighilt
