L’Actualité Mostaganem

Sept corps rejetés par la mer

  • Placeholder

E. Yacine/S. Ould Ali Publié 03 Janvier 2021 à 09:12

© D.R
© D.R

Sept corps en état de décomposition avancée ont été découverts, hier matin, sur la plage dite “les Trois frères”, située à quelques encablures de Mostaganem, a-t-on appris auprès du sous-lieutenant Mohammedi Mansour, chargé de la cellule de communication de la direction de la Protection civile de la wilaya de Mostaganem. Il s’agit, selon la même source, de quatre corps de sexe féminin et trois de sexe masculin, probablement des harraga âgés entre 16 et 30 ans que la mer a rejetés. 

Des images publiées par un vidéaste amateur de la plage les Trois frères, au moment de la découverte macabre, montrent d’ailleurs une barque renversée, ce qui tendrait à confirmer la thèse selon laquelle, il s’agirait bien d’une tentative d’émigration clandestine. Les victimes auraient pris la mer dans une tentative de rallier les côtes européennes, mais la mer démontée aurait provoqué le naufrage de leur embarcation.

À l’heure où nous mettons sous presse, les corps sans vie n’ont pas encore été identifiés. Les agents de la Protection civile sont intervenus pour repêcher ces corps et les déposer à la morgue de l’hôpital de Mostaganem. “Les dépouilles retrouvées ont été transférés à la morgue de l’hôpital de Mostaganem et une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances de ce drame”, conclut un communiqué  de la Protection civile. 

Ce n’est pas la première fois que la wilaya de Mostaganem est ainsi ébranlée par une telle nouvelle. À la mi-septembre 2020, quatre personnes, dont trois appartenant à la même famille, sont mortes en mer, en essayant de rallier les côtes européennes. L’embarcation artisanale qui transportait une douzaine de personnes a chaviré à 3 milles (5,5 kilomètres) au nord des terres algériennes. Un père et ses deux enfants sont morts noyés, tandis que la mère était toujours portée disparue avec cinq autres personnes. Au cours de leur intervention, les gardes-côtes ont réussi à repêcher cinq survivants, mais ont déploré un quatrième mort au cours de cette tragédie.

Des dizaines d’opérations similaires ont été organisées, certaines ont été déjouées par les autorités, alors que d’autres ont réussi. En août 2020, par exemple, plusieurs tentatives impliquant  une centaine de candidats, dont des ressortissants étrangers, ont été mises en échec en moins de 72 heures à Mostaganem. En revanche, un mois auparavant, quelque 450 Algériens partis des côtes mostaganémoises et oranaises sont parvenues en Espagne, selon la presse ibérique, qui avait parlé de la plus grosse vague d’immigrés en provenance d’Algérie enregistrée en 24 heures.

La tragédie de ce 2 janvier 2021, comme toutes celles qui ont jalonné les années précédentes, rappelle que le phénomène de la harga est loin d’être réglé et qu’il faudra probablement s’attendre à des dizaines, voire des centaines d’autres tentatives d’émigration clandestine.

 


E. Yacine/S. Ould Ali

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00