L’Actualité LE MAUVAIS TEMPS ET LE JEÛNE N'ONT PAS DISSUADÉ LES CITOYENS DE MARCHER

SOUS LA PLUIE, LE HIRAK

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Imène AMOKRANE Publié 17 Avril 2021 à 00:34

Hier, lors de la marche à Alger. © Yahia Magha/Liberté
Hier, lors de la marche à Alger. © Yahia Magha/Liberté

La pluie et le jeûne n’ont pas dissuadé des milliers d’Algériens de battre le pavé pour réitérer leur revendication d’un changement démocratique du système. À Alger, la mobilisation n’a pas faibli.

Comme d’habitude, la marche s’est ébranlée depuis la rue Victor-Hugo au centre d’Alger avec les slogans désormais consacrés : “Dawla madania, machi 3askaria” (État civil et non militaire), “Salimou solta li cha3b” (restituez le pouvoir au peuple). 

Peu après le début de la marche, au moins deux personnes ont été interpellés rue Didouche-Mourad. Selon plusieurs témoins oculaires, il s’agirait du professeur Abdesselam Mehana et d’une autre personne dont ils ignorent le nom.

Aux chants à la gloire des martyrs de la guerre d'indépendance, et en agitant le drapeau national, les manifestants ont campé, avant de poursuivre la marche, devant le commissariat de Didouche-Mourad pour réclamer la libération des personnes arrêtées. “S’il le faut, on va rompre notre jeûne dans la rue, on ne partira pas d’ici !”, clame un manifestant, la cinquantaine passée.

Parapluies en main, la colère était perceptible sur les visages de ces manifestants réunis. “On attend les renforts, les marcheurs de Bab El-Oued ne vont pas tarder à arriver”, lance un autre manifestant, pancarte à la main et brocardant la police.

À l'entrée d’un immeuble sur le même boulevard, un citoyen, tapis de prière sur l’épaule, regarde les manifestants sans broncher. “Le pouvoir est sournois ; ce ne sont pas ces manifestations qui vont changer les choses”, glisse-t-il. Malgré la pluie, Farida, 30 ans, habituée du Hirak, ne semble guère embarrassée. 

“Je demande la libération de tous les détenus et je refuse par la même occasion la tenue des législatives. Je sors pour la liberté de la presse, de la justice et aussi la liberté de l’Algérie !” Vers 14hh45, à la rue Asselah-Hocine encore calme, des dizaines d’Algérois attendent, dispersés, l’arrivée des marcheurs de Bab El-Oued, de La Casbah et de la place des Martyrs. Et quelques minutes après, ce sont des milliers qui affluent, la plupart trempés de la tête aux pieds, rejoignant la foule venant de la place du 1er-Mai, de Belcourt et d’El-Harrach. 

Pendant plus de quatre heures, sous cette journée pluvieuse et malgré le jeûne, les manifestants, dont des femmes et certains accompagnés de leurs enfants, mais aussi de certaines figures connues, à l’image de Me Bouchachi ou encore de Karim Tabbou, n’ont cessé de répéter en chœur : “Makach intikhabat m3a el-3issabate” (pas d’élections avec la bande mafieuse), “… Echa3b et’harrar houa li iqarrar, dawla madania” (le peuple s’est libéré, c’est lui qui décide, État civil). Ils ont également réclamé la libération des détenus d’opinon. Sur des écriteaux, les manifestants revendiquent pour la plupart la poursuite du mouvement populaire et la libération des détenus politiques.

“Il y en a marre, on n’en peut plus. C’est en voyant ce qu’est devenue la capitale que l’on se rend compte du mal que nous vivons. C’est trop, nous vivons dans la misère et les pénuries de denrées alimentaires. C’est inacceptable, je refuse de faire la queue pour un litre d’huile”, lance un manifestant, la soixantaine passée.
 

Imène AMOKRANE

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