L’Actualité INTERPELLÉS JEUDI PASSÉ

TABBOU, EL-KADI IHSANE ET DRARENI ARRÊTÉS

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Samir OULD ALI Publié 12 Juin 2021 à 00:51

© D. R.
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Plusieurs figures  de la  contestation  ont  été  interpellées par les autorités algériennes à la veille de  la  tenue  d’élections  législatives anticipées très controversées.

Karim Tabbou, porte-parole du parti non agréé de l’Union démocratique et sociale (UDS), Ihsane El-Kadi, journaliste et directeur de Radio M et de Maghreb Emergent, et Khaled Drareni, également journaliste, ont été interpellées jeudi dernier à Alger.

Le lendemain vendredi, d’autres arrestations ont été signalées, dont celle de la militante emblématique de Mostaganem, Dalila Touat, interpellée dans la mi-journée, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qui avait déjà signalé des interpellations dans le milieu hirakiste mardi et mercredi derniers.

Si les motifs officiels de ces arrestations ne sont pas encore connus, il n’est pas interdit de penser que le timing choisi et leur simultanéité obéissent au souci d’éviter d’éventuelles perturbations d’une échéance électorale sur laquelle les autorités semblent beaucoup miser pour asseoir leur légitimité.

En même temps qu’elles ont annoncé la suspension des manifestations sportives et culturelles et fermé les marches hebdomadaires entre le 11 et le 13 juin, elles ont ainsi pris la précaution d’un coup de filet au sein de l’opposition pour assurer le bon déroulement des législatives.

Autrement, sur un plan purement judiciaire, rien ne semble justifier ces interpellations : Karim Tabbou est sous contrôle judiciaire depuis le 29 avril suite à la plainte déposée contre lui par Bouzid Lazhari, président de l’Office des droits de l’homme, de même qu’Ihsane El-Kadi qui est poursuivi pour “diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l’unité nationale”, “perturbations des élections”  et “réouverture du dossier de la tragédie nationale”.

Khaled Drareni qui avait été condamné à deux années de prison pour “incitation à attroupement non armé” et “atteinte à l’unité nationale” se trouve en liberté provisoire après avoir bénéficié de la mesure de “grâce présidentielle” qui a touché les détenus du Hirak en février dernier.

Quant à Dalila Touat, elle ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire, elle qui a été condamnée en appel à une peine avec sursis après avoir écopé de la prison ferme pour “perturbation du référendum sur la Constitution”, “outrage à fonctionnaires et institutions de l’État”, “diffamation” et “publications portant atteinte à l’ordre public”.

Parmi les premiers à réagir à ces interpellations (qui font suite à une escalade inédite de la répression du Hirak), Radio M et Maghreb Emergent dénoncent, dans un communiqué, un “acharnement judiciaire qui vise la liberté de la presse garantie par l’article 54 de la Constitution (…) le climat de terreur qu’ils subissent” et exigent “la libération immédiate et sans condition de leurs collègues”.

De son côté, Saïd Salhi, vice-président de la Laddh, a estimé sur son compte que les élections législatives sont déjà discréditées par la répression. “(…) L’approche par le tout-sécuritaire est un aveu d’échec de la feuille de route politique, un rendez-vous raté pour l’Algérie”, a-t-il indiqué. 
 

S. OULD ALI

 

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