L’Actualité Aymen benabDerrahmane nommé premier ministre

Un argentier au chevet de l’économie

  • Placeholder

Mohamed MOULOUDJ Publié 01 Juillet 2021 à 09:20

© D.R.
© D.R.

Le choix du Premier ministre s’est finalement porté sur un homme au profil exclusivement financier. Ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, puis ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane dirigera un gouvernement dont la mission prioritaire est de faire face aux multiples urgences économiques. l La situation du pays ne peut s’accommoder de mesures superficielles, mais appelle d’audacieuses réformes de fond.

Ce qui n’était jusqu’à hier à la mi-journée qu’une rumeur a fini par se confirmer dans l’après-midi. Le chef de l’État a choisi son Premier ministre parmi ceux dont les noms ont circulé dès la démission d’Abdelaziz Djerad. Le choix est ainsi porté sur un ministre de l’Exécutif, en la personne d’Aymen Benabderrahmane, ministre des Finances dans l’Exécutif sortant.

Les passations de consignes se sont déroulées quelques heures après l’annonce de cette nouvelle nomination. Selon le communiqué de la Présidence, le nouveau coordinateur de l’Exécutif est également chargé de poursuivre les consultations pour former le gouvernement. “Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé Aymen Benabderrahmane, Premier ministre, en le chargeant de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile pour la formation du gouvernement dans les meilleurs délais”, a indiqué le communiqué de la présidence de la République, rendu public hier.

Le même communiqué précise que cette décision est prise “en vertu des dispositions de la Constitution, notamment l'article 91, les alinéas 5 et 7” qui confèrent ce droit au chef de l’État pour désigner un Premier ministre.
Connu dans le monde des finances puisqu’ayant occupé le poste de gouverneur de la Banque d’Algérie avant celui de ministre des Finances pendant plusieurs années, Aymen Benabderrahmane est un technicien qui ne semble pas trop s’immiscer dans le monde de la politique. Si le choix porté sur cet homme est sans nul doute dicté par la situation économique et financière du pays, il n’en demeure pas moins que la crise politique que vit le pays commande, sinon exige un responsable qui saura conduire un Exécutif à même d’apporter des réponses à un mouvement de contestation citoyenne qui dure depuis plus de deux ans.

D’ailleurs, les réactions étaient presque unanimes à s’interroger sur ce choix porté sur l’argentier du pays, dans un moment où les hautes autorités sont attendues sur plusieurs autres registres, notamment politique, afin de désamorcer une crise qui s’accentue davantage, et dont le pays ferait mieux l’économie.

Déjà que le bilan de l’Exécutif sortant est mitigé, de l’avis même du chef de l’État, les défis et les attentes s’annoncent énormes dans une conjoncture extrêmement difficile, d’autant que les ressources se raréfient, alors que sur le plan politique, le mouvement populaire, même si suspendu, n’a pas encore dit son dernier mot. M. Benabderrahmane sera-t-il à la hauteur des attentes et des exigences ? Difficile de parier sur un quelconque résultat avant de connaître le staff dont s’entourera l’actuel Premier ministre.

Car, il sera d’autant plus difficile au coordinateur de l’Exécutif de relever les défis dans une équipe compétente et ambitieuse, mais surtout capable de lancer de nouvelles perspectives concrètes pour dénouer l’écheveau politique et relancer la machine économique grippée. Les chances de réussite pourraient s’amenuiser si le choix des ministres ne répondent pas à l’impératif de redonner souffle à une vie politique et institutionnelle en crise, loin des calculs étroits liés aux intérêts des chapelles et de conjoncture. La mission ne sera, sans aucun doute, pas de tout repos pour le Premier ministre, mais aussi pour ses ministres. Il est opportun, toutefois, d’attendre la nomination du gouvernement pour tirer les enseignements sur un choix quoiqu’inattendu, mais que d’aucuns présentent, d’ores et déjà, comme une “option”. 

Mohamed Mouloudj

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00