Le Premier ministre a menacé de sévir contre les entreprises responsables d’énormes retards dans la réalisation des chantiers qui leur ont été confiés.
En visite de travail hier à Oran pour inspecter les projets des infrastructures sportives et la nouvelle aérogare de l’aéroport international Ahmed-Ben Bella en prévision des 19es Jeux méditerranéens de juin 2022, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a exprimé son mécontentement à maintes reprises.
Et pour cause, le constat des retards considérables dans la préparation de la nouvelle aérogare et du complexe olympique laisse présager des mois à venir très difficiles pour être fin prêt en 2022. Sur le site du complexe olympique de Bir El-Djir qui comprend un stade de 40 000 places et plusieurs autres installations sportives en cours de réalisation par la société chinoise Chinese Metallurgical Group Corporation (MCC), le Premier ministre n’a pas hésité à menacer : “Il faut appliquer les pénalités de retard… pour ces dépassements de délais.” Plus grave, il a été expliqué à Aïmene Benabderrahmane que le cahier des charges prévoyait 500 ouvriers alors qu’ils ne sont que 100 sur le terrain, dont moins de 80 travaillent réellement.
Pour un chantier remontant à 2010, ce sont des années de retard et autant d’avenants qui ne cessent de faire augmenter le coût du complexe olympique. Il y a quelques jours, le wali avait déjà lancé un ultimatum à MCC pour renforcer son chantier, ce qui n’a pas été suivi d’effet en dépit d’une nouvelle enveloppe financière de 2,4 milliards de dinars. À la nouvelle aérogare de l’aéroport international Ahmed-Ben Bella, les dépassements de délais sont également de plusieurs années, les travaux ayant débuté en 2012 pour une réception qui devait avoir lieu en 2019.
Aujourd’hui, le taux d’avancement du projet est de 94% et la société Cosider a essuyé les critiques du Premier ministre qui a eu à constater que la cadence des travaux ne se faisait pas en 3x8. Alors que le coût du projet était de plus de 29 milliards de dinars, pas moins de 7 avenants ont été déposés. Aïmene Benabderrahmane a reconnu l’existence de retards considérables dans la préparation des Jeux méditerranéens de 2022 et a appelé à l’accélération des travaux. Il a également assuré que l’État avait consacré à la réussite de ces Jeux la bagatelle de plus de 45 milliards de dinars. M. Benabderrahmane a estimé que le rendez-vous d’Oran 2022 dépasse dans son importance son cadre sportif, “car il sera une occasion pour démontrer et prouver les capacités du pays à abriter les plus grandes manifestations mondiales à tous les niveaux”. “Si Oran a été choisie pour accueillir la prochaine édition des Jeux méditerranéens, et ce, 47 ans après que l’Algérie a organisé la même manifestation en 1975 à Alger, c’est parce que cette ville dispose d’atouts valables en matière d’infrastructures à tous les niveaux”, a-t-il souligné.
Et pour que les JM d’Oran soient une réussite totale, M. Benabderrahmane a appelé à “déployer davantage d’efforts pour rattraper le retard accusé au niveau des chantiers concernés, notamment ceux relevant du complexe sportif”. À noter la désignation de Mohamed Azziz Derouaz commissaire des JM 2022.
D. LOUKIL
