Assisterons-nous au retour des marches du Hirak à partir d’aujourd’hui à l’occasion de la célébration du deuxième anniversaire du 22 Février ? C’est en tout cas le souhait exprimé par un groupe d’activistes oranais, qui a appelé, à travers une déclaration relayée sur les réseaux sociaux, à la reprise des marches à Oran.
Le document, signé jusqu’à présent par quelque 170 hirakistes de toutes obédiences partisanes, informe de la décision prise par ces derniers de “sortir manifester pacifiquement”, se donnant rendez-vous pour aujourd’hui, à partir de 11h, au centre-ville d’Oran.
Un choix géographique pour éviter toute éventualité d’une confrontation directe avec des manifestations officielles qui se tiendraient sur l’esplanade de la place d’Armes, lieu traditionnel du départ des marches hebdomadaires du mouvement populaire.
Cette démarche est en phase, ajoute la même source, avec “l’élévation des voix pour le retour à la rue”, qui ont résonné lors de la marche du 16 Février dernier à Kherrata et de celle, deux jours plus tard, de Khenchela.
Pour Hamid Amiri, l’un des signataires du document, cette déclaration va dans le sens de “se réapproprier le terrain d’expression pacifique pour les libertés démocratiques”.
Pour autant, les signataires mettent en garde contre toute volonté de répression contre les manifestants, rappelant le caractère national de cette journée “garantie par la Constitution”, en responsabilisant les autorités sur ce point.
À ce propos, le texte en question précise qu’“il est inacceptable que le régime réprime ceux et celles qui sortent manifester pacifiquement, et, en même temps, proclame que cette journée est déclarée journée nationale”. Notre interlocuteur rappelle que la répression n’est pas un phénomène étranger au système en place “qui a toujours été son sport favori”.
Plus encore, indique-t-il, “le pouvoir a tout à gagner dans la violence, la répression et l’extrémisme, et c’est pour cela qu’on a insisté sur le caractère pacifique, démocratique et républicain de la manifestation”. Quant à une éventuelle riposte des services de sécurité, il estime que les lois de la République sont garantes de la sécurisation de toute expression populaire et pacifique.
Par ailleurs, et en vue de lever tout amalgame, il affirme que leur déclaration “n’est pas un appel au sens propre du terme pour le peuple algérien et n’engage que ses promoteurs”. Il explique que c’est une manière pour les signataires de “prendre leurs responsabilités et de dire que nous sommes là pour poursuivre le combat démocratique et la lutte pour l’émancipation du peuple”.
SAÏD OUSSAD