L’Actualité LE RCD CRITIQUE LA GESTION DES AFFAIRES DU PAYS

“Un état d'exception qui ne dit pas son nom”

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Said OUSSAD Publié 04 Septembre 2021 à 00:04

© D. R.
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En conclave pendant deux jours, le secrétariat national du RCD a passé au crible la situation politique nationale à la lumière de ce qu’il qualifie de “poursuite de l’escalade de la violence” et “des atteintes graves aux libertés” le tout sur “fond de manipulations criminelles des différences socioculturelles des populations algériennes”.

Le parti de Mohcine Belabbas dresse un véritable réquisitoire contre la gouvernance en Algérie et rappelle derechef son désaccord total avec les actions et les décisions récentes du gouvernement. 

Le régime a été incapable d’anticiper “en ne dotant pas la Protection civile de moyens de lutte contre les incendies” et a endommagé un système de santé déjà “obsolète” à travers “la corruption” et des “récurrentes coupes budgétaires”, lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion de l’état-major du parti. 

Plus explicite, le parti accuse le gouvernement de “regarder ailleurs avec un ministre de la Santé qui nie l’absence d’oxygène dans les hôpitaux et abandonne les citoyens à leur détresse”.

Plus encore. Un ministre de l’Intérieur qui “abandonne les habitants de Tizi Ouzou à leur triste sort”, le ministre du Commerce impuissant à juguler la hausse “en cascade” des prix et celui de l’Éducation qui “décide tout bonnement d’exclure tamazight de l’emploi du temps alternatif”.

Pour le RCD, le recul du gouvernement sur cette question après “une levée de boucliers dans les quelques espaces médiatiques encore disponibles” est la preuve que le but recherché de cette manœuvre est “de faire diversion et d’alimenter les divisions”.

Plus loin, il affirme que le “pouvoir réel est entre les mains du Haut Conseil de sécurité qui est pourtant un organe consultatif, précise le communiqué. Pour lui, cette instance “s’est substituée à la justice, s’occupant même de la programmation des élections”.

Le RCD qui se dit attaché au fonctionnement constitutionnel des institutions et à l’application des seuls instruments prévus par la législation, dénonce “les différents passages en force du régime à travers les précédentes farces électorales” estimant que le pouvoir en place est frappé d’“illégitimité”.

Citant “la répression, les emprisonnements et l’arbitraire qui s’abattent sur les citoyens et les militants”, le parti évoque une politique économique à la hussarde et opaque dans un “état d’exception qui ne dit pas son nom”. 

À ce propos, le parti met en garde contre le risque de l’émergence “d’une autre oligarchie de bazar et compradore dans une logique d’accaparation et de dilapidation des richesses nationales par le truchement d’une restructuration des banques et de la reconsidération de l’action sociale et de la mise en vente des mines” ainsi que la fermeture des entreprises publiques “à l’instar de l’Eniem”.

Selon le RCD, la transparence nécessaire à la bonne gouvernance passe par “l’arrêt des atteintes graves aux libertés individuelles et collectives”, “la cessation de la criminalisation de l’action politique et syndicale” et “l’abandon de la domestication de la presse”. In fine, le Rassemblement pour la culture et la démocratie rappelle que le mal du pays réside dans “la persistance des fuites en avant et du fait accompli”. 

Une logique aggravée par “la gestion de la Nouvelle Algérie par des lois liberticides, les peurs, la confiscation des droits, la remise en cause des acquis, l’autoritarisme, voire la terreur”. Face à cette manière de gouverner, “il existe une autre Algérie celle de la solidarité, de la générosité et soucieuse de l’espoir et de l’avenir de ses enfants”, se réjouit le RCD.

Enfin et en rendant hommage aux victimes des dernières catastrophes qui ont touché le pays, le parti de Mohcine Belabbas estime que la gestion des incendies qui ont endeuillé la Kabylie et la pandémie de Covid-19 ont mis en évidence l’incompétence et l’“incurie du pouvoir politique”. 
 

SAÏD OUSSAD

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