L’Actualité abdelmadjid tebboune propose des élections législatives et locales jumelées

Un scrutin en pack

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Ali BOUKHLEF Publié 02 Mars 2021 à 23:37

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune. © D. R.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune. © D. R.

Le chef de l’État n’exclut pas la possibilité de jumeler les élections législatives et les locales. Un pari qui peut s’avérer techniquement difficile à tenir au regard de l’extrême complexité de l’opération. 

Lors d’une interview accordée à deux journalistes algériens, le  chefde l’État a annoncé la possibilité d’organiser une élection jumelée entre les législatives et celles du renouvellement des Assemblées populaires de wilaya. “Il n'est pas à écarter l'organisation des élections législatives et locales à la même date.

Cela  représente  une  revendication  légitime  de  la  classe  politique”,  a,  en effet,  indiqué  Abdelmadjid  Tebboune,  assurant  qu’il  s’agit  d’une  “revendication de  partis  politiques”.  Abdelmadjid  Tebboune  n’a  pas  expliqué  ce  choix, ni les raisons, mais il l’a justifié, à demi-mot, par la volonté des autorités de faire des économies. Toutefois, il ne se montre pas formel. “La décision est quasiment acquise, mais elle n’est pas encore définitive”, tempère-t-il.

Cette consultation électorale aura donc lieu concomitamment aux élections législatives qui, selon le chef de l’État, auront lieu “dans trois mois”. Abdelmadjid Tebboune donne ainsi publiquement, et pour la première fois, une indication sur la date probable de la tenue du scrutin. Il se déroulera en juin prochain comme l’a confié le chef de l’État à des personnalités qu’il a reçues récemment.

Contrairement à une partie de la classe politique, le chef de l’État ne semble pas se soucier du taux de participation lors de ces élections. Histoire, peut-être, d’anticiper sur une éventuelle désaffection populaire, comme lors des précédents scrutins, la présidentielle et le référendum populaire.

“Traditionnellement, le taux de participation est plus faible lors d’élections législatives, y compris dans les grandes démocraties”, anticipe Abdelmadjid Tebboune en réponse à une question sur la crainte de voir ces élections législatives boudées par les électeurs. Puis, “la Constitution ne prévoit pas un seuil minimum de participation pour valider une élection”, a-t-il ajouté, tout en estimant que “de toute façon, les assemblées seront composées de ceux qui sortiront des urnes”.

Une réflexion qui l’a amené à s’expliquer, pour la première fois, sur les faibles taux de participation enregistrés lors de l’élection présidentielle de décembre 2019 et le référendum constitutionnel de novembre dernier. S’il rappelle que “près de 10 millions” ont voté lors de l’élection présidentielle, “sur 12 millions de  manifestants  du  Hirak”,  le  chef  de  l’État  a  justifié  le  faible  taux  de participation lors du référendum  constitutionnel par “les  rumeurs  colportées sur son état de santé”.

À l’époque, le chef de l’État était en  Allemagne  pour  des  soins. “Des voix avaient alors diffusé des informations selon lesquelles j’étais mort.” Cela a suscité, selon lui, des inquiétudes parmi la population. II a, d’ailleurs, dénoncé ces “rumeurs”.

Pour mobiliser plus d’électeurs, Abdelmadjid Tebboune compte sur “les zones d’ombre qui contiennent 8 millions d’habitants”. “C’est dans ces régions qu’on a le plus voté”, a-t-il fait valoir.  Puis, s’appuyant  sur “une étude”, il indiquera que “seuls  25% de  la  population  sont  investis  en  politique, le  reste étant constitué de citoyens lambda qui votent” dans différentes échéances électorales. 

Ce  qui,  en  revanche,  est  certain,  c’est  que  pour  le  chef  de  l’État, le gouvernement sera totalement  changé  après  ce  scrutin  législatif. “ Il  est indécent d’imposer un nouveau gouvernement aux Algériens, alors que nous nous apprêtons à  tenir  des  élections  législatives  anticipées  qui  peuvent donner une majorité issue de l’opposition”, a-t-il avancé.

Il  a, d’ailleurs, invité  les  activistes  du  Hirak à “se  mettre  à  l’épreuve”  des élections. Ces annonces confirment en tout cas que le chef de l’État maintient, pour l’instant, son agenda. Parce que, comme “des millions d’Algériens, nous croyons au changement par la voie institutionnelle”, dit-il.

“Les revendications du Hirak sont satisfaites”  
Et pour ceux qui considèrent que le retour du Hirak — particulièrement depuis la célébration du deuxième anniversaire marqué par de nombreuses marches à travers le pays — suggère qu’aucun  changement  notable n’a été accompli, Abdelmadjid Tebboune soutient le contraire.

“Au  deuxième  anniversaire  du  Hirak  populaire, le  peuple est  sorti pour commémorer cette occasion, toutefois, une partie est sortie pour d'autres raisons qui ne sont pas  toutes  en phase avec les revendications du Hirak authentique”, a-t-il dit.  Selon  lui,  les  revendications  soulevées  par  les manifestants “ont été satisfaites pour la plupart”.

Pour illustrer son propos, il a cité l'annulation du 5e mandat, le changement du gouvernement et la dissolution du Parlement, réaffirmant son engagement à satisfaire  les  54  points  contenus  dans  son  programme  de  campagne électorale. Au regard du bilan qu’établissent les autorités des deux années de manifestations publiques et la réaction du  mouvement  populaire, il apparaît clairement qu’un grand fossé les sépare.

Alors que les manifestations ont repris de plus  belle depuis vendredi dernier avec des revendications presque identiques à celles exprimées aux premiers mois du mouvement, du côté du pouvoir, on  tente  visiblement  de minimiser l’ampleur des marches.

Toujours dans le déni et sans compter les accusations à l’encontre de certains slogans considérés comme inspirés, les autorités publiques ne semblent pas disposées à lâcher du lest et encore moins à renoncer à leur agenda politique et électoral. Face à un mouvement dont la mobilisation ne faiblit pas, le chef de   l’État  oppose  le  nombre  de  votants lors  de  la  dernière  présidentielle.

“Quelles que soient les revendications, pour moi, ce sont 10 millions qui sont allés voter lors de la présidentielle pour sauver la République.” S’il est établi que les pouvoirs tentent de réduire de l’importance du mouvement populaire, deux ans après son irruption, la réponse ne s’est, toutefois, pas fait attendre.

Plusieurs marches ont eu lieu hier en guise de réponse. Et pour Tebboune, le slogan appelant à “un État civil et non militaire n'a pas changé depuis 15 ans”. Il a expliqué que cette revendication est apparue “depuis qu’une catégorie a commencé à suivre des stages dans des pays africains et européens où on leur enseigne comment  renverser  le  système  de  l'intérieur  en  utilisant le slogan État civil et non militaire et autres”.

“Le régime algérien est bien défini aujourd'hui. Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications”, a tranché le président Tebboune, considérant, en outre, que “le peuple a choisi les élections et a préféré un changement institutionnel”. 
 

Ali BOUKHLEF/M. M.

“Je ne démissionnerai pas”
Interrogé  sur  les  rumeurs  qui  le  donnent  comme  démissionnaire, Abdelmadjid Tebboune a été catégorique. “Je ne démissionnerai pas. Je ne vais  pas  trahir  les  millions  de  citoyens  qui  ont  voté  pour  moi  en démissionnant”, a-t-il martelé, tout en assurant que c’est lui “qui décide !”.
 

A. B.

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