L’Actualité À cause des travaux d’un projet immobilier à Oran

Une dizaine de familles sinistrées à la rue

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D. LOUKIL Publié 07 Janvier 2021 à 09:05

Depuis quelques jours, la circulation du tramway d’Oran, ainsi que celle du boulevard de l'ANP sont perturbées en raison de la protestation d'une dizaine de familles sinistrées du quartier Sananes, qui réclament une prise en charge immédiate des autorités locales. Ces familles que nous avons rencontrées sur place, installées sur des bancs, des blocs, et sous une tente bloquant la ligne du tramway, se retrouvent, toutes, à la rue après l’effondrement d’une grande partie de leurs habitations situées dans un haouch. 

À l’origine de leur drame, des travaux d’un projet immobilier, mitoyen avec les habitations anciennes. “C’est un promoteur qui veut construire un R+9 qui est responsable de notre situation. Regardez comme il a creusé en profondeur, les excavations ont complètement fragilisé nos maisons, touchant la stabilité du sol. Tous les murs se sont effondrés ce samedi matin, nos maisons sont béantes !” raconte avec colère l’un des 7 locataires.

L’état des lieux est effectivement catastrophique puisque les murs et une partie des plafonds se sont effondrés entraînant la perte d’une partie des meubles et des biens de ces familles. Sur ce qui reste des habitations, des fissures sont apparentes et laissent présager d’autres dangers si rien n’est entrepris en urgence. Pour l’heure, alors que les familles n’entendent toujours pas quitter la rue jusqu’à ce qu'une solution soit trouvée, les forces de police aux alentours semblent vouloir jouer l’apaisement. Les sinistrés rapportent que le chef de daïra aurait expliqué qu'il n’y avait pas de logements disponibles pour tous, nous dit-on. Le promoteur du chantier aurait, lui, proposé une solution temporaire. 

“Il nous a dit qu’il pouvait nous louer des chambres dans un hôtel pendant 2 à 3 mois”, affirment des sinistrés, mais cette solution ne semble pas convenir à tous. D’où la situation de blocage. Certains, d’ailleurs, n’envisagent pas de partir comme une vieille dame moudjahida dont l’époux est décédé au combat durant la guerre de Libération. “Je n’ai jamais rien demandé, même pour mon époux ou pour moi. Je veux rester dans ma maison, c’est tout ce que j’ai, c'est tout ce que je veux”, nous a-t-elle déclaré au milieu des pièces de sa maison qui n’ont plus de mur et ouvrent sur le trou béant du chantier.

Il faut malheureusement signaler que ce genre d’incident, impliquant un projet de construction de promotion immobilière, n’est pas nouveau à Oran. Des drames identiques à celui que vivent les familles de Sananes se sont déjà produits dans d’autres vieux quartiers d’Oran, avec les mêmes causes pour les mêmes effets. 

Ce qui fait dire encore à nos interlocuteurs : “Qui est chargé de contrôler ces projets et travaux. Nos vies sont en danger, nous avons perdu pratiquement nos maisons. Est-ce normal ?”

 


D. Loukil

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