L’Actualité LES DÉCHETS S’AMONCELLENT DANS NOS VILLES ET NOS VILLAGES

Une gestion à recycler

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Meziane RABHI Publié 05 Juin 2021 à 00:40

© D. R.
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Entre 55 et 65%  des  déchets  produits  en  Algérie  sont  entreposés dans des décharges sauvages, tandis que la part recyclée représente moins de 7%, alertent les experts du Conseil national économique, social et environnemental.

L’Algérie produit environ 13 millions de tonnes de déchets ménagers par an, soit une moyenne de 0,8 kilogramme par habitant par an. “Les matières plastiques représentent 18% de ces détritus, les textiles 12,62%, le papier carton 9,75% et les métaux 2,84%” a précisé, jeudi Samira Hamidi, chargée des études et de synthèse au Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), lors d’un séminaire organisé à l’École supérieure de l’hôtellerie et restauration, à Aïn Benian (Alger). 35 à 40% des déchets ménagers et assimilés, seulement, sont enfouis dans les Centres d’enfouissement techniques (CET) et les décharges contrôlées. 55% à 65% sont entreposés dans des décharges sauvages.

La part des déchets recyclés en général compte moins de 7% et le compostage est estimé à moins de 1%. La gestion des déchets, relève Samira Hamidi, “continue à peser fortement sur le budget de l’État”, évoquant, également, des contraintes économiques, sanitaires, environnementales, sociales avec des besoins d’investissement sans cesse croissants en matière d’infrastructure. 67,4 milliards de dinars ont été consentis entre 2002 et 2016, dont 53% pour la construction de CET et de décharges contrôlées. L’Algérie dispose, entre autres, de 228 CET et de décharges contrôlées des déchets ménagers et assimilés et actifs et de 23 centres de tri.

“Durant plusieurs décennies d’efforts dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’usage des ressources naturelles, nous constatons que notre pays a encore beaucoup de chemin à parcourir et d’efforts à fournir”, a fait remarquer le président du Cnese, Redha Tir. “Aujourd’hui les indicateurs économiques ne sont pas à un bon niveau pour atteindre nos objectifs (le coût des dommages dans le domaine des déchets est estimé à 0,9% du produit intérieur brut)”, a-t-il ajouté.

La taxe d’enlèvement des ordures ménagères et les montants à payer pour la mise en décharge au niveau des CET, estime le président de Cnese, restent en deçà de ce qui est nécessaire pour avoir un réel effet sur les investissements et l’amélioration du cadre de vie du citoyen.

“Si nous n’allons pas plus loin, la mise en décharge sera toujours plus compétitive que le recyclage et la contrainte liée à la disponibilité du foncier pour la réalisation des CET se posera avec acuité sans oublier le traitement du lixiviat”, avertit Redha Tir.

Ce dernier plaide pour une nouvelle approche basée sur la valeur économique, sociale et environnementale du déchet en tant que moteur de croissance à promouvoir. En d’autres termes le Cnese veut faire de la transition vers une économie circulaire, génératrice de richesses et pourvoyeuse d’emplois, une priorité.

Mais en définitive, souligne-t-il, “tout cela est tributaire de l’acquisition de la technologie appropriée et son utilisation massive en s’appuyant sur la mobilisation des capitaux”. Le volet de traitement des déchets est l’un des éléments déclenchant des changements climatiques, il est responsable de près 6,5% des émissions de gaz à effet de serre en Algérie, selon le dernier inventaire officiel réalisé pour l’année 2020.

Dans le cadre de l’accord de Paris, l’Algérie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7% à l’horizon 2030 avec ses propres ressources et peut aller jusqu’à 22% si le pays bénéficie d’un financement international.

Pour Samira Hamidi, une réorganisation de fond du marché des déchets s’impose. Elle a évoqué “la nécessité d’un investissement important en termes de nouvelle technologie, de mobilisation de capitaux, de compétences et d’opérateurs publics-privés qui s’intègrent dans le nouveau modèle économique”.

Les expériences étrangères présentées montrent qu’il est possible d’agir, à travers les taxes, pour développer le recyclage des déchets et limiter l'enfouissement.
 

Meziane RABHI

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