Si les manifestations de ce huitième vendredi de révolte constituent une réponse au discours prononcé à Oran par le chef d’état-major de l’ANP, le message est explicite
Pour le chef d’état-major de l’ANP, il n’y a pas d’alternative à la “transition constitutionnelle”. En particulier parce que “certaines parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques avec notre pays”
En application de l’article 102 de la Constitution, le président par intérim a été désigné, hier, par le Parlement.
Les deux porte-parole du FLN et du RND passent à l’opposition contre leurs chefs. Au FLN, le “dissident” Khaldoun demande à “ceux qui ont porté la candidature” de Bouteflika de démissionner
Depuis le début de cette révolution populaire, on l’a cherché. On l’a cherché dans les tenues des manifestants, dans leurs slogans, dans les prières de rue… Mais on ne le trouvait pas.
Ce vendredi, les Algériens sont encore sortis partout et en masse. Dans certaines villes, comme Bouira, Bordj Bou-Arréridj et d’autres sûrement
à elles seules, les réactions des partis de l’Alliance qui, unanimement, saluent la démission de Bouteflika et l’action de l’ANP, justifient toutes les inquiétudes.
C’est une fin de règne scandaleuse. Au long feuilleton de turpitudes que fut le régime finissant, succède un chassé-croisé communicationnel par lequel se déchirent deux institutions subitement brouillées jusqu’à l’affrontement.
Après avoir renoncé au cinquième mandat, Bouteflika renonce à prolonger le quatrième. Nous sommes donc à la veille d’une nécessaire phase de transition.
C’est à la quasi-unanimité que la presse a commenté et lu dans le communiqué du MDN l’expression d’un bras de fer exacerbé “entre l’armée et le clan présidentiel”.
Vendredi dernier, à Alger, des femmes ont été violemment empêchées de déployer leurs pancartes contre le code de la famille et pour l’égalité des droits.
C’est plutôt une prise de pouvoir que l’émission d’une simple suggestion du chef d’état-major de l’ANP.
Le chef d’état-major a recommandé “l’application de l’article 102” de la Constitution.
On aura tout vu ! Même Saâdani cherchant un remplaçant à Bouteflika ! Les souscripteurs des usines à rente, comme le FLN, le RND et autres particulets
C’est épatant cette “opposition” qui se réunit et, inlassablement, se re-réunit pour trouver une “sortie de crise”
Quand on connaît quelques côtés du mental du régime, on ne s’étonne pas de le voir attendre, semaine après semaine, que l’agitation populaire diminue
Dans un moment de déprime, Seddik Chihab a laissé tomber un aveu qui vaut témoignage : “Il y a (dans le régime) des forces qui sont gênées par les partis.
C’est donc aux Russes qu’est échu, cette fois-ci, le privilège de nous défendre contre “des tentatives en cours pour déstabiliser la situation dans ce pays (l’Algérie)”.
Les millions d’Algériens qui revendiquent la fin du régime ne se sont pas bercés d’illusion et cru que le régime allait plier bagage juste parce qu’on le lui demande.
C’est la semaine noyautage. Après l’échec de l’offensive communication conduite par le Premier ministre et les deux diplomates appelés en renfort, c’est au tour d’associations fantoches