Culture 1er SALON DU LIVRE AFRICAIN DE PARIS

À la découverte des littératures du continent noir

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Ali BEDRICI Publié 25 Septembre 2021 à 18:05

Le 1er Salon du livre africain de Paris lors de la première journée. © Ali Bedrici/Liberté
Le 1er Salon du livre africain de Paris lors de la première journée. © Ali Bedrici/Liberté

Littérature algérienne, ivoirienne ou encore congolaise ont brillé durant ce premier jour du Salon du livre africain de Paris (24-26 septembre). Nadia Agsous y présentait “L’ombre d’un doute”, un roman qui se veut “un hommage aux jeunes Algériens et à leur volonté de renouveau, de liberté et de justice”.

Le Salon du livre africain, ouvert avant-hier à Paris, tient ses promesses puisqu’il offre aux visiteurs l’occasion de découvrir bien des facettes de la littérature africaine, subsaharienne et maghrébine. Même l’océan Indien, à travers les Iles Comores, est représenté. 

L’éditrice Aminat Boina (Cœlacanthe) nous confie : “Nous éditons des livres sur la jeunesse, la société et l’esclavage, car même si c’est un passé douloureux, il faut en parler. Notre but est de faire connaître à un large public la culture de l’océan Indien”, précise-t-elle, ajoutant : “Nous voulons donner la chance aux jeunes talents et aussi aux femmes qui peuvent aborder des sujets de la vie, de la société. Nous avons l’ambition de diversifier la littérature comorienne et de permettre au plus grand nombre de s’exprimer”.

L’Algérienne, Nadia Agsous, journaliste et chroniqueuse littéraire, participe à ce Salon africain avec son roman L’Ombre d’un doute (Frantz Fanon-2020). “Ce livre raconte l’histoire de Bent Joy, ville millénaire enfermée dans une mémoire collective historique, vieille de plusieurs siècles, gouvernée par Sidi Akadoum, personnage sacralisé à outrance par les habitants de la ville.

Le roman raconte aussi l’histoire d’une tentative de désacralisation et de ‘défatalisation’ de cette mémoire collective historique”. Pour Nadia Agsous, “c’est un hommage aux jeunes Algériens et à leur volonté de renouveau, de liberté et de justice”.

L’ombre d’un doute pose deux questions : “Que léguons-nous à nos enfants et que font-ils de ce legs ?”. L’écrivain congolais, Maha Lee Cassy s’exprime au sujet du salon : “C’est une initiative louable que nous attendions depuis longtemps. Nous n’avons jamais eu un regroupement d’autant d’auteurs africains dans les Salons internationaux”. 

Cassy a publié 5 recueils de poésie et un roman. “J’écris parce que je cherche des réponses aux questions existentielles. Je veux aussi partager ce que je pense avec les lecteurs”, dit-il, avant d’ajouter : “L’inspiration vient avant tout du pays natal, c’est l’influence du terroir, je m’inspire aussi de mon vécu à l’étranger, de mon identité de Noir, de mon enfance, de ma mère, de mon vécu africain”.

Le roman de Cassy, La Couleur d’origine (2018- éditions Plus), parle de “l’identité noire, de l’altérité, de la rencontre avec les autres, ça parle de l’espoir d’aller toujours de l’avant, car malgré les blessures du passé, nous sommes toujours debout”.

Auteure ivoirienne née à Paris, Marie-Hélène Amangoua Drujon trouve que “ce salon est intéressant, surtout pour les jeunes lecteurs vivant en France et qui ne connaissent pas très bien la littérature africaine.

Les immigrés sont eux aussi heureux de découvrir la culture de leurs pays d’origine”. Selon l’auteure, la littérature a bien évolué en Côte-d’Ivoire : “Moi-même, j’ai commencé à écrire sur conseils d’écrivains ivoiriens rencontrés au pays”. Son roman, L’Autre, “raconte l’histoire d’un soldat noir qui retourne en Afrique après la Seconde Guerre mondiale, à la recherche de ses origines. C’est un miroir de tranches de vie”.

Un précédent roman, Tempête sur Abidjan, montre que l’auteure, née et vivant en France, situe souvent ses récits dans son pays d’origine. “Mes œuvres sont inspirées par mes deux cultures, ivoiriennes et française, métissage culturel qui est une richesse”. 

Durant ce Salon du livre africain, la question de l’édition et de la diffusion en Afrique a été soulevée. Xavier Pryen, directeur des éditions L’Harmatan, confie à Liberté : “Nous éditons beaucoup d’auteurs algériens, et malheureusement, il n’y a pas suffisamment de diffusion en Algérie parce que c’est très difficile d’exporter le livre ou même de trouver des partenaires locaux”.

Il souhaite réaliser à Alger l’expérience de Dakar : “Pour mettre fin aux problématiques d’expédition et de transport de conteneurs, on y a ouvert, il y a trois ans, une unité d’impression. On envoie le fichier et on imprime sur place le livre à la quantité nécessaire”. 

Depuis Dakar, ajoute-t-il, “on livre plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Cela réduit le prix des livres et facilite leur diffusion. Nous Souhaitons développer ce genre de partenariat au Maghreb et particulièrement en Algérie”.
 

ALI BEDRICI

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