Culture Mouloud Ounnoughene sur le dialogue des cultures musicales

“Aucune musique ne s’est développée en vase clos”

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Kouceila TIGHILT Publié 06 Mars 2021 à 23:59

© D. R.
© D. R.

La bibliothèque principale de Tizi Ouzou a abrité, jeudi dernier, la 25e rencontre littéraire sous le thème “Dialogue des cultures musicales : mythe ou réalité”, animée par Mouloud Ounnoughene, docteur en neurochirurgie et auteur de plusieurs ouvrages sur la musique.

À travers cette rencontre, Mouloud Ounnoughene, qui avait illustré ses propos par des extraits de musique, a expliqué comment les compositeurs européens ont utilisé notre patrimoine musical dans leurs œuvres symphoniques.

“Quand on évoque le thème du dialogue des cultures musicales, on ne peut pas faire l’impasse sur l’orientalisme musical qui est un mouvement artistique qui a nourri l’art occidental”, a d’emblée fait savoir Ounnoughene, pour qui, ce courant a marqué l’intérêt de toute une époque, notamment au XIXe siècle, et ce, par toute une série de représentations de la culture de l’Afrique du Nord et de l’Orient Dans la même optique, le conférencier a expliqué que ces clichés empruntés sont souvent teintés d’une idéologie dominatrice : “En général, les clichés des compositeurs qui utilisent des thèmes relatifs à la musique orientale ne sont pas toujours neutres. Ils sont souvent enclins à une idéologie dominatrice.” “Lorsqu’un compositeur crée une œuvre musicale, c’est dans le cadre d’une idéologie dominatrice. Quand les Européens vont dans ces contrées de l’Afrique ou de l’Orient, ils vont créer un idéal par eux et pour eux”, a-t-il soutenu.

Pour ce dernier, aucune musique ne s’est développée en vase clos. “Toutes les musiques ont un passé. La sédimentation des différentes cultures en Afrique du Nord ont contribué à l’éclosion de la musique. Seulement, en la contaminant par des artifices harmoniques et avec sa destruction orchestrale, cette musique peut perdre son identité et son caractère”, a-t-il affirmé, avant de rappeler la nécessité de déconstruire certaines musiques occidentales pour identifier la part de notre culture.

“Certaines œuvres paraissent déconnectées de la réalité alors que d’autres exhalent des relents de la vie orientale qu’il est utile de déconstruire afin d’observer dans quelle mesure le syncrétisme entre les différentes cultures s’est opéré”, a-t-il conclu.

À noter qu’à la fin de cette rencontre, le Dr Ounnoughene a organisé une vente-dédicace de son dernier livre Dialogue des cultures musicales : mythe ou réalité, édité au deuxième semestre de 2020. Il est aussi l’auteur de deux livres sur la musique, l’un intitulé Influence de la musique sur le cerveau et l’autre Mohamed Iguerbouchene, une œuvre intemporelle.  
 

K. TIGHILT

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