Plus de quatre-vingts films, près d’une quarantaine de pièces de théâtre, et tout au long de son parcours hors normes, toujours la fidélité d’un public qui le hissera au sommet de la gloire, malgré des passages à vide, des échecs au cinéma ou lorsqu’un AVC le mettra K.-O. début 2000.
Le décès de Bébel a eu un retentissement bien au-delà des frontières de l’Hexagone. La disparition de l’acteur, icône de la nouvelle vague, qui a fait à la fois tant rire et pleurer son public au cours d’un demi-siècle de carrière, a endeuillé le cinéma français et mondial. Celui qu’on comparait à Marlon Brando pour ses rôles casse-cous laisse un héritage colossal derrière lui.
Plus de quatre-vingts films, près d’une quarantaine de pièces de théâtre, et tout au long de son parcours hors normes, toujours la fidélité d’un public qui le hissera au sommet de la gloire, malgré des passages à vides, des critiques négatives de ses films ou lorsqu’un AVC le mettra K.-O. début 2000. Le début de carrière de Belmondo ne fut pourtant pas celui tant espéré par Bébel.
En 1953, il fait ses débuts au théâtre avec Médée de Jean Anouilh et Zamore de Georges Neveux. À côté, il se faire caster dans des productions cinématographiques dont l’une ne sera distribué que dix années après le tournage. Il lui faudra attendre la fin des années 1950 pour voir sa carrière décoller ; ce sera sous la houlette de Claude Chabrol dans À double tour. Godard entérine ensuite son statut d’acteur incontournable dans
À bout de souffle, qui signe les débuts de la nouvelle vague dont il sera le porte-étendard. Il y campe un criminel en cavale, qui tente de séduire, dans un Paris poétique, Jean Seberg. Avec sa gouaille, son charisme, son assurance et son style décontracté, Bébel devient une icone que les réalisateurs de ce courant cinématographique s’arrachent.
Antihéros par excellence, jusqu’au rôle que lui confie Truffaut dans La Sirène du Mississipi, où il incarne un homme riche, épris d’une Catherine Deneuve dans le rôle d’une jeune femme manipulatrice. La phase cinéma d’auteurs laissera place pour Belmondo à un cinéma grand public, nourri d’action, de quiproquos et de répliques cultes.
S’il campe encore des antihéros, ce sera donc pour des rôles plus commerciaux, à commencer par Cartouche en 1962. Il enchaîne avec Un singe en hiver aux côtés de son idôle Jean Gabin, L’Homme de Rio ou encore Pierrot le fou. Les années 1970 marqueront son penchant pour un cinéma d’action et de divertissement, même si certaines œuvres ne rencontrent pas le succès commercial escompté, comme Stavisky de Resnais, Borsalino avec Alain Delon, Le Casse, Peur sur la ville et bien d’autres œuvres.
La décennie suivante, il est en haut de l’affiche avec L’As des as, Le Professionnel et Itinéraire d’un enfant gâté, signé Claude Lelouch. Entre les années 1990 et 2000, il campe des rôles plus discrets et renoue avec le théâtre dans Cyrano de Bergerac, Tailleur pour dames ou encore La Puce à l’oreille. À l’annonce de son décès, le monde de la culture et du cinéma lui a rendu les plus vibrants des hommages.
À commencer par son partenaire à l’écran Alain Delon, qui s’est dit dévasté par la mort de Belmondo à l’AFP : “Je suis complètement anéanti. Là, je vais essayer de m’accrocher pour pas faire la même chose dans cinq heures... Remarquez, ce serait pas mal si on partait tous les deux ensemble. C’est une partie de ma vie ; on a débuté ensemble il y a 60 ans.” À noter qu’un hommage national sera rendu à l’acteur demain jeudi 9 septembre en France, aux Invalides, dans la capitale française, rapporte l’AFP.
Yasmine AZZOUZ/AFP