Plus de 100 professionnels de la culture et artistes de trente pays africains prennent part aujourd’hui à la rencontre “Mobilités Afrique/Monde” à la Cité internationale des arts de Paris. Cette session clôturant les travaux de deux rencontres organisées en mai et juillet 2021 permettra d’apporter une “réflexion sur l’avenir de la mobilité artistique”, déjà grandement affectée par la Covid-19.
La Cité internationale des arts de Paris et le réseau d’information sur la mobilite culturelle, “On the Move”, co-organisent l’évènement “Mobilités Afrique / Monde”, avec le concours du fonds de mobilite Art Moves Africa.
Cette rencontre qui se tient aujourd’hui à l’auditorium de la Cité internationale des arts, clôt un cycle de sessions en ligne qui a eu lieu les 4 mai et 6 juillet 2021 et qui “a rassemblé, en groupes de travail, plus de 100 professionnels de la culture (directeurs.trices de lieux, structures, financeurs de la mobilité, activistes etc.) et artistes de plus de 30 pays africains avec des partenaires d’Europe et d’Amérique du Nord”, ont fait savoir les organisateurs.
L’évènement “Mobilités Afrique / Monde” se fixe pour objectif de “partager les axes clefs des discussions notamment autour du rôle des lieux de résidence sur les enjeux de mobilité au sein et en lien avec le continent africain”.
Par ailleurs, “l’idée d’un appel pour une mobilité plus juste et solidaire, particulièrement dans le contexte de la pandémie et au-delà, sera également introduite pour discussions et suivi”. Côté algérien, ce sera le docteur Ammar Kessab, en sa qualité d’expert international en management et politique culturelle, qui fera l’état des lieux de la question de la mobilité des artistes algériens.
Co-fondateur avec Malik Feraoun du “premier fonds indépendant dans le secteur culturel en Algérie”, le Trans-Saharan Artistic Mobility Fund en l’occurrence, Ammar Kessab travaille depuis plusieurs années sur cette problématique, après avoir constaté que beaucoup de nos artistes renonçaient à participer à des festivals ou manifestations hors de nos frontières “faute de moyens pour financer leurs déplacements” (voir l’édition de Liberté du 16 février 2021).
Dans son intervention, M. Kessab, fort d’une expérience sur la mobilité artistique dans le continent africain et membre de commissions de sélection de bourses de mobilité en Afrique et dans la région arabe, partagera ses connaissances dans le domaine, les bonnes pratiques en la matière, mais aussi les obstacles rencontrés.
“Il faut dire que parfois, un billet d'avion entre deux pays frontaliers en Afrique, coûte le double, voire le triple d'un billet vers l'Europe sans parler des problèmes de transport du matériel”, martèle notre interlocuteur.
Et de poursuivre : “La mobilité artistique intra africaine est à mon sens l'avenir pour le développement des industries culturelles dans nos pays. Malheureusement, les déplacements des artistes continuent d'être dans le sens Afrique-Europe, mais très peu Afrique-Afrique”, a-t-il regretté.
Yasmine AZZOUZ
