Native de la ville des Hammadites, Khadidja Hamsi a, depuis son jeune âge, incarné l’esprit novateur et la beauté à travers l’ensemble de ses œuvres qui ont émaillé sa riche carrière de créatrice de mode amazighe, de chanteuse et de comédienne.
La grande artiste éclectique Khadidja Hamsi, qui a consacré plus de 40 ans de sa vie à œuvrer pour la consécration et la promotion de l’identité amazighe, a tiré sa révérence jeudi. Native de la ville des Hammadites, Khadidja Hamsi a depuis son jeune âge incarné l’esprit novateur et la beauté à travers l’ensemble de ses œuvres qui ont émaillé sa riche carrière de créatrice de mode amazighe, de chanteuse et de comédienne, mais aussi dans le domaine de la tapisserie, les chants et les danses populaires, la poésie féminine, l’art culinaire et les rites traditionnels.
Venue s’installer à Alger dès le début des années 1970, cette diva a vite été encouragée par les gloires de la culture algérienne, à l’instar de Kateb Yacine, M’hamed Issiakhem, Ali Zaâmoum et Mohamed Ben Mohammed, Mohamed Ifticène ou encore Chérif Kheddam. Khadidja Hamsi trouvera vite sa voie et s’épanouit dans les différents domaines où elle excellait. Cette dame a également su donner une autre envergure à la robe kabyle grâce à sa touche de broderie et avait développé des signes et des symboles anciens sur ses coutures.
Sa persévérance lui a valu des honneurs dans le 7e art quand elle a été sollicitée pour la conception et la réalisation des costumes du long métrage La montagne de Baya de Azzeddine Meddour ou encore la pièce de théâtre Enta khouya wana chkoun de Slimane Benaïssa. Sa voix indélébile et sa manière de jouer aux percussions l’ont propulsée avant d’interpréter des “achwiqs” dans le long métrage Les rameaux de feu, de Mohamed Ifticène et un documentaire consacré au parcours artistique du plasticien M’hamed Issiakhem.
Sa verve lui a également voulu des honneurs à l’étranger, où elle séduit de larges publics avec plusieurs expositions où elle a obtenu une panoplie de distinctions. Consacrant son âme aux arts, à l’authenticité et à la modernité, Khadidja Hamsi, la sœur aînée de la chanteuse Baya Hamsi et du célèbre peintre et chanteur Boubekeur Hamsi, était l’une des chantres de la culture ancestrale.
Il y a quelques années, lors d’un vibrant hommage rendu en son honneur par le haut-commissariat à l’amazighité, un documentaire d’une quinzaine de minutes lui a été consacré et un trophée honorifique lui avait été remis pour son illustre carrière de grande artiste. Hier, plusieurs artistes, écrivains, journalistes et autres fans lui ont rendu un hommage exceptionnel. Son frère Boubekeur Hamsi, qui avait annoncé la veille le décès de cette grande dame, s’est dit touché par les marques de sympathie exprimées par ce beau monde.
FARID BELGACEM
