Culture Parution du livre “Une histoire mondiale des femmes photographes”

L’Algérie représentée par la photoreporter Louiza Ammi

  • Placeholder

Hana MENASRIA Publié 11 Juillet 2021 à 20:28

© D.R
© D.R

Cet ouvrage paru en France rassemble pas moins de 300 photographes femmes du monde entier, et ce, depuis l’invention du médium jusqu’à l’aube du 21e siècle.

Les éditions Textuel (France), avec le soutien des rencontres d’Arles ainsi que le ministère de la Culture et du ministère délégué chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, viennent de publier un vrai petit bijou. Intitulé Une histoire mondiale des femmes photographes, ce beau-livré réalisé sous la direction de Luce Lebart et Marie Robert réunit pas moins de 300 photographes femmes ayant marqué une phase de l’histoire de leur pays grâce à leur objectif. En fait, à travers les 450 pages du livre, nous traversons les époques et les continents, et ce, depuis le début du 19e jusqu’au 21e siècle. “Notre ouvrage s’inscrit dans le travail de recadrage opéré ces quarante dernières années par les relectures féministes en histoire de la photographie”, expliquent Luce Lebart et Marie Robert, tout en revenant sur la place des femmes et leur implication dans le développement et l’institutionnalisation de la photographie depuis son invention. “Cette formidable somme collective” qui présente des femmes du monde entier “de l’invention du médium”, rares “sont celles dont les noms sont parvenus jusqu’à nous, disparaissent du récit de la création au profit des «grands maîtres»”. À propos de l’“effacement” des femmes dans l’histoire de la photographie, cela “résulte d’une longue tradition de discrédit.

Créatrices originales et autonomes, elles n’ont pourtant cessé de documenter, d’interroger et de transfigurer le monde, démontrant que l’appareil photo peut être un fantastique outil d’émancipation”. Ainsi, pour raconter le parcours de ces photographes qui ont pu résister au patriarcat et leurs sociétés mysogines, celles d’hier et d’aujourd’hui, les deux responsables du projet ont fait appel à 164 autrices – historiennes, critiques, commissaires d’expositions, conservatrices, journalistes – de différents “points du globe à nourrir cet ouvrage manifeste”. Sur le choix des contributrices, elles soulignent qu’“avec cette aventure intellectuelle, il s’agit aussi de témoigner de la place des femmes dans la communauté de la recherche”.

Et de poursuivre : “C’est pourquoi nous avons décidé de faire appel uniquement à des plumes féminines dont nous savons qu’elles sont souvent moins sollicitées ou moins mises en avant, la parole d’autorité étant un monopole largement masculin.” Concernant les photographes retenues pour ce beau-livre, elles sont représentées par un cliché, accompagné d’une biographie.

Parmi ces 300 femmes, l’Algérie y figure grâce à notre collègue, la photoreporter Louiza Ammi, qui a proposé une photographie en noir et blanc intitulée Le massacre de Raïs le jour de l’Aïd El-Fitr (Alger, 29 août 1997). Très poignante, cette image témoigne de la douleur et du traumatisme de la décennie noire : une femme d’un certain âge, assise à côté de la tombe de sa fille, tuée par la horde de barbares. Dans son texte, avant d’évoquer le parcours atypique de Louiza, l’universitaire Awel Haouati précise que “le prénom de la photographe reste aujourd’hui souvent associé à l’Algérie des années 1990.

Dans le contexte de l’après-22 février 2019, Louiza Ammi est reconnue dans la rue et sur les réseaux sociaux comme l’une des rares femmes photojournalistes à avoir couvert les «années de guerre intérieure»”. Sans exagération aucune, la contributrice a su relever le talent, la passion et la détermination de cette photographe, qui a dû batailler dans ce domaine typiquement masculin pour graver son nom en lettres d’or ! 

 


H. M.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00