Culture Rencontre avec Chawki Bouzid, Djamel Guermi et Hamid Allaoui sur le 4e art

L’après-consécration en débat

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Yasmine AZZOUZ Publié 17 Mars 2021 à 23:19

Les intervenants lors de la rencontre. © D. R.
Les intervenants lors de la rencontre. © D. R.

Une distinction reçue dans le cadre d’un festival comme le FNTP (Festival du théâtre professionnel) est-elle à même de (re)lancer une carrière ? De redynamiser le 4e art, notamment dans les théâtres régionaux ? D’apporter aux metteurs en scène et comédiens un confort matériel et une renommée ? Telles étaient les quelques questions sur lesquelles se sont penchés les intervenants lors d’une rencontre organisée avant-hier au TNA.

Les metteurs en scène Chawki Bouzid, Hamid Allaoui et Djamel Guermi ont animé une rencontre avant-hier au Théâtre national algérien autour des retombées et l’apport des prix autant aux metteurs en scène qu’au 4e art. 

Une distinction reçue dans le cadre d’un festival comme le FNTP est-elle à même de (re)lancer une carrière ? De redynamiser “le fait théâtral” notamment dans les théâtres régionaux ? De procurer aux metteurs en scène et comédiens un confort matériel et une renommée ? Mais avant d’en arriver là, un constat s’impose pour les metteurs en scène réunis à l’occasion, en marge du 14e Festival national du théâtre professionnel. 

Chawki Bouzid, sacré meilleur scénographe en 2006 pour la pièce “L’Empereur” a indiqué : “Qu’il y ait ou non des prix à la clé, cela n’entame en rien la créativité de l’artiste. Le plus important de mon point de vue est la constance de la production, et qu’entre le créateur et le public il y ait une coopération.”

Et le metteur en scène de faire l’observation suivante : “Qui dit prix, dit subjectivité, considérations politiques, communautaires et régionalistes. Les éditions précédentes ont été entachées par ce genre de dépassements. Des gens ont reçu des prix qu’ils ne méritaient pas”. L’enfant terrible du 4e art a expliqué qu’être distingué ne signifie en aucun cas qu’on est le meilleur. 

Cela traduit simplement, selon lui, un effort fourni à un moment T et que le jury a apprécié. “On ne devient pas un meilleur acteur, comédien ou artiste. Le jury ne détient pas la vérité, ne prend pas en compte tous les travaux qui se font au niveau du territoire national pour décider de qui est le plus méritant.

Son choix se restreint à un nombre précis de pièces en compétition”, a-t-il encore martelé. Au-delà de ces considérations, qu’en est-il également de l’“après-consécration”, une fois l’œuvre présentée, le prix reçu et l’artiste acclamé ? Y a-t-il une vie après la reconnaissance en Algérie ?

Les intervenants se sont accordés à dire qu’une récompense ne nourrit pas son homme, et n’ouvre pas forcément la porte à une longue et solide carrière. Beaucoup d’artistes – dans les domaines du théâtre, mais cela s’applique aussi bien à la musique, au cinéma qu’au livre – font long feu, faute d’accompagnement, de possibilités de contrats, et surtout de l’existence d’une loi sur le statut de l’artiste. 

A l’heure où le débat sur une “économie culturelle” occupe le devant de la scène, il va sans dire que nous sommes encore loin de l’avènement d’un contexte permettant aux metteurs en scène, comédiens et autres professionnels de s’épanouir financièrement.

L’apport de ces derniers à l’économie est indéniable, mais encore faut-il leur donner les moyens et l’environnement idoine pour qu’enfin, leur soit attribué ce rôle.   
 

Yasmine AZZOUZ

 

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