Culture “Le grand cimetière de l’exil”, de Razika Mokrani

Le drame des harraga, entre violence et regrets

  • Placeholder

Kouceila TIGHILT Publié 13 Mars 2021 à 21:25

© D. R.
© D. R.

Le premier tour de manivelle pour la réalisation du film Le grand cimetière de l’exil de Razika Mokrani a été donné, hier, à la plage Le Caroubier, à Azeffoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou. 

“Le documentaire Le grand cimetière de l'exil est un film à moitié fiction et moitié documentaire qui retrace le parcours chaotique des migrants clandestins algériens”, a expliqué Razika Mokrani.

Pour cette jeune réalisatrice, à travers ce film de 72 minutes, il est question de suivre le parcours de ces migrants  des côtes algériennes jusqu'aux portes de l'Europe. “C’est une petite Afrique  qui part  pour l’Europe avec la caravane de l’exil. Ils forcent le destin en bravant la mer et la mort”, a-t-elle expliqué.

“Ce docu-fiction permettra au grand public de prendre conscience de la souffrance des migrants clandestins en mer et, aussi, une fois arrivés à destination en suivant leur parcours”, a-t-elle ajouté, expliquant que des reconstitutions mettront en scène le naufrage de certaines embarcations de fortune, des cadavres de disparus en mer et qui flottent çà et là.

À travers Le grand cimetière de l’exil, Razika Mokrani compte encore évoquer les humiliations subies par ces migrants, l'esclavagisme sexuel, les arrestations, la faim, la soif, le froid, en dévoilant la violence et la dureté de la clandestinité.

“C'est un film qui va se dérouler entre les deux rives de la Méditerranée car nous ne pouvons pas parler de ce phénomène sans visiter les camps des réfugiés et les prisons où sont détenus certains migrants. Nous allons également travailler avec les gardes-côtes espagnols et les organisations humanitaires pour lever le voile sur ce phénomène”, a affirmé Razika Mokrani.

“On dit souvent que l'artiste est le témoin de son époque et, à travers ce film, non seulement je témoigne ma solidarité avec les familles des disparus, mais j’aimerais aussi sensibiliser notre jeunesse sur les dangers de la mer et la violence de l’exil surtout en ces moments de pandémie et de crise économique que traverse l'Europe”, a soutenu Razika Mokrani, qui propose à travers ce film un regard particulier sur ce phénomène d’el-harga, en mettant en lumière l’espoir brisé  des migrants une fois arrivé à destination. “Certains regrettent presque, parfois, d'y être parvenus, alors  que  d'autres  donneront leur vie pour y arriver”, a-t-elle témoigné.

À noter que ce docu-fiction a été réalisé en collaboration avec le ministère de la Culture et le Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel.

 

K. TIGHILT

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00