Culture Publication du 6e numéro de la revue “Apulée”

Le monde de demain en question

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Yasmine AZZOUZ Publié 25 Août 2021 à 19:25

© D. R.
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Hubert Haddad, rédacteur en chef de cette revue littéraire estime que “la crise n’est autre que l’histoire et sa possibilité même ; sous le masque d’un virus venu d’ailleurs, elle se manifeste cette fois-ci traumatiquement à nous comme événement cathartique qui nous projette ‘dans le monde d’après’, écrasant tous les dogmes, tous les préconçus idéologiques”.

Sous le titre Changer la vie, la revue littéraire annuelle Apulée des éditions Zulma consacre son 6e numéro paru en mai dernier, à l’après-pandémie et l’avenir de l’Homme dans un monde incertain. 
Depuis plus d’une année, nous sommes confrontés à une situation sans précédent. Celle-ci aura des répercussions certaines sur notre futur, dont certains aspects se concrétisent d’ores et déjà : écologique, politique, social et artistique.  “Nous sommes tous projetés dans “le monde d’après”, mais ce monde, quand commence-t-il, avec quels paradigmes et pour quelle reconstruction ?” s’interrogent les contributeurs de ce numéro. 
Hubert Haddad, rédacteur en chef d’Apulée, estime que “la crise n’est autre que l’Histoire et sa possibilité même ; sous le masque d’un virus venu d’ailleurs, elle se manifeste cette-fois ci traumatiquement à nous comme événement cathartique qui nous projette ‘dans le monde d’après’, écrasant tous les dogmes, tous les préconçus idéologiques”.  Quand il s’agit de “relance” tous les experts se penchent sur les conséquences économiques d’une crise, sanitaire, politique ou sociale, mais qu’en est-il de l’écologie, de l’avenir de nos enfants et petits-enfants, de notre relation avec nous-mêmes et les autres ? Ce que Haddad appelle la “tragédie écologique protéiforme” astreint l’humanité “à inventer un vivre-ensemble extraordinairement généreux, à imaginer au plus vite et par tous les moyens comment décélérer la grande mécanique à produire du profit, comment désactiver ou neutraliser les machines infernales en tous genres partout actifs sur la planète”.  La revue réunit aussi des poèmes, illustrations, interviews d’écrivains, poètes, intellectuels comme Anouar Benmalek, Adonis, Jean-Marie Blas de Roblès, Tristan Felix et tant d’autres. Le poète syrien Adonis croit voir en la pandémie l’avènement, ou plutôt, la mise à nu de nombreuses catastrophes imminentes et de fissures aux quatre coins du monde. Il cite, dans sa contribution intitulée Quelle image pour le monde de demain ?, des phénomènes tels que “l’amorphie du ‘phénomène arabe’ et sa dissolution”, “asiatique et l’’ascension de la Chine”, “la déconstruction collective européenne éclairée par ‘l’individualisme’ ou ‘l’égocentrisme’ britannique” et “l’obsession militaro-économique américaine”. Par ailleurs, à l’occasion des anniversaires quasi simultanés de la disparition d’Albert Memmi et de Jean Amrouche, deux dossiers coordonnés par le professeur Guy Dugas, sont accompagnés de plusieurs contributions, traductions et publications des correspondances entre “le maître et élève”. La relation entre les deux intellectuels fut bien plus que cela ; car Memmi “un élève parfois indocile et arrogant, mais finalement reconnaissant, conscient de partager avec son maître une ‘condition impossible’ et difficilement vécue d’entre deux, d’éternel exilé et comme lui devant  faire l’épreuve du racisme et d’ostracisme, lutter entre une vocation littéraire et la nécessité d’un engagement destructeur”. Pour rappel, Apulée, revue annuelle de littérature et de réflexion initiée par Hubert Haddad “s’engage à parler du monde d’une manière décentrée, nomade, investigatrice, loin d’un point de vue étroitement hexagonal, avec pour premier espace d’enjeu l’Afrique et la Méditerranée”. “C’est autour du nom prestigieux d’Apulée – auteur berbère d’expression latine qui, avec L’Âne d’or ou Les Métamorphoses, ouvrit, au IIe siècle, une extraordinaire brèche de liberté aux littératures de l’imaginaire – que se retrouvent ici écrivains et artistes venus d’horizons divers.” 
 

Yasmine AZZOUZ

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