Culture Projection du documentaire “Des Femmes” de Merzak Allouache

L’engagement féminin, d’Octobre 1988 au Hirak

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Yahia ARKAT Publié 17 Avril 2021 à 21:50

© D. R.
© D. R.

Projeté dans le cadre du Festival de cinéma Vues d’Afrique de Montréal, le film-documentaire de Merzak Allouache brosse le portrait de plusieurs générations de femmes. De l’émergence des associations féministes et leur lutte contre l’intégrisme au lendemain des événements d’Octobre 1988, jusqu’au Hirak, Allouache raconte l’engagement au féminin.

“En 1988, au lendemain des émeutes d’Octobre, muni d’une des premières caméras vidéo, un caméscope V8, je décide de filmer l’émergence des associations féministes et leur lutte contre l’intégrisme et l’intolérance. En 2019, plus de 30 ans plus tard, je me replonge dans ces images devenues des archives précieuses, et de nouveau, je filme (…)” C’est en ces termes que Merzak Allouache entame son documentaire Des Femmes. 

Le réalisateur du documentaire sorti en 2020 raconte, plutôt laisse raconter, l’engament des femmes entre deux époques mais pour un même idéal. Entre les débats houleux organisés à l’occasion de la structuration des associations féminines au lendemain de la révolte d’Octobre 1988 et les manifestations du Hirak qui ont propulsé les femmes à l’avant-garde de la révolution du sourire, en passant par la décennie noire, c’est la permanence du combat des femmes qui est mis en exergue. 

Des images captées dans des assemblées générales d’organisations féminines comme la Coordination des associations de femmes ou lors des manifestations contre la torture ont aujourd’hui une valeur historique symbolique. 

Des militantes féministes témoignent des conditions de la femme algérienne et relativisent avec du recul les acquis arrachés de haute lutte. Allouache donne la parole à des femmes emblématiques du combat démocratiques. Fatima Oussedik, Sanhadja Akhrouf, Aouicha Bekhti, Wassila Tamzali et d’autres encore témoignent du combat féminin à l’aune de ces deux séquences historiques.

De jeunes filles engagées dans le Hirak ont eu également droit à la parole. C’est le cas des danseuses Hadjer Tifas et Lilia Zaïdi et de l’artiste peintre Kenza Daoud qui brosse des portraits de fous de rue. Ce va-et-vient imagé entre le passé et le présent fixé dans ce document nous rappelle que la question de la femme reste posée dans l’Algérie d’aujourd’hui. 

Si les femmes ont mené une lutte épique contre le conservatisme du code de la famille et l’islamisme politique, aujourd’hui, la problématique prend une allure dramatique avec la violence conjugale et la chronique des féminicides. 

“Nous voulons permettre à cette révolution de transcender le temps, parce qu’une révolution qui dit ce qu’elle est et qui est incapable de dire ce qu’elle veut être est une révolution vouée à l’échec”, a analysé Mme Tamzali dans le film, salué par le public du festival, dont la cérémonie de clôture pour la remise des prix aura lieu lundi. 
 

Yahia ARKAT 

 

 

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