Culture Mohamed Iguerb, commissaire du salon international du livre d’Alger

Les grandes lignes du Sila 2022

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Hana MENASRIA Publié 19 Février 2022 à 19:49

© D. R.
© D. R.

Cet événement incontournable de la scène culturelle sera de retour du 24 au 31 mars à la Safex. À cette occasion, M. Iguerb a dévoilé à “Liberté”, les grandes lignes de cette 25e édition, qui verra la participation de plus de 1 000 exposants nationaux et étrangers, dont l’Italie, pays invité d’honneur.

Après deux années de report à cause de la pandémie de coronavirus, le Salon international du livre d’Alger (Sila) sera enfin de retour du 24 au 31 mars, au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex). Cette édition, qui se déroulera dans un contexte particulier de crise sanitaire, marque les 25 années d’existence du Sila et coïncidera également avec la célébration du 60e anniversaire de l’Aïd Ennasr (19 Mars 1962). 

“Ce retour, nous l’espérons comme une véritable fête du livre, une véritable bouffée d’oxygène pour les professionnels, à l’instar des éditeurs nationaux et étrangers”, nous a confié Mohamed Iguerb, commissaire du Sila. 

Rencontré mardi dernier au siège de l’Enag, M. Iguerb a dévoilé à Liberté les grandes lignes de cet événement incontournable, qui promet un retour grandiose.

À propos du choix porté sur l’Italie comme invité d’honneur, le commissaire a expliqué que cette décision a été “dictée par son soutien à la cause algérienne durant la guerre d’indépendance, notamment la mobilisation d’intellectuels et d’éditeurs de l’époque. Il est à rappeler, entre autres, que l’Italie est un partenaire économique de premier plan avec qui l’Algérie développe d’excellentes relations sur les plans économique, politique et culturel”.

Outre les relations bilatérales, l’Italie est connue pour ses maisons d’édition de référence. Ainsi, les visiteurs auront l’opportunité de découvrir des écrivains de renom et une brochette d’éditeurs au pavillon central, et ce, dans un espace de 200 mètres carrés qui sera aménagé aux couleurs italiennes. 

Participation record des maisons d’édition
Le noyau du Sila est sans conteste les exposants, à savoir les éditeurs algériens et étrangers, qui proposent annuellement un large choix d’ouvrages.  Et cette année, les bibliophiles trouveront leur bonheur car “cette 25e édition a enregistré une participation record, jamais constatée lors des éditions précédentes.

Elle dépasse de loin les 1 000 exposants, entre nationaux et représentants de 32 pays”, dévoile M. Iguerb. D’après le commissaire du Salon, il y a une très forte participation de pays arabes, “dictée par l’intérêt porté au Sila. Le déplacement des éditeurs en si grand nombre démontre que les ventes de livres sont importantes”. 

À ce sujet, il informe que selon les chiffres avancés, le Sila est classé comme “le plus grand salon du Monde arabe”, et ce, en termes de participation et de fréquentation. “Un salon qui accueille annuellement plus de 1 000 exposants et 2,5 millions de visiteurs, est très important. D’ailleurs, il est considéré comme l’événement le plus important tous secteurs confondus à l’échelle nationale”, précise-t-il.

Concernant la situation dramatique dans laquelle se sont retrouvés beaucoup d’éditeurs depuis deux ans, le commissaire signale que la décision d’organiser le Sila au mois de mars au lieu d’octobre, a été prise par le ministère de la Culture, et ce, en signe “de solidarité et de soutien à l’édition nationale, qui traverse un marasme et des difficultés monstres exacerbés par la pandémie”. “Aussi, l’administration du Salon a été sollicitée afin d’intervenir auprès des exposants étrangers pour consentir au public algérien, des remises allant de 20 à 25%.” 

Une initiative louable qui tend à rendre le livre “accessible” aux Algériens. 
Par ailleurs, la décision d’Abdelmadjid Tebboune d’exempter tous les participants des frais de location de stands est considérée par Mohamed Iguerb comme “le cadeau de printemps”. “C’est un signal fort en direction de la profession et des éditeurs. C’est aussi une manière de booster l’industrie du livre dans notre pays et permettre ainsi l’accessibilité du livre au citoyen algérien”, souligne M. Iguerb. 

Pavillon C : littérature, livre universitaire et scientifique
Chaque année, le pavillon central est au cœur des débats, car “tout le monde veut y être, alors qu’il compte une superficie de 7 000 m2 et les besoins du Salon dépassent les 20 000 m2 de surface !”, informe le premier responsable du Salon. Et d’insister : “Il est impossible de les mettre tous ensemble !” 
Ainsi, la littérature, le livre universitaire et scientifique seront prioritaires au pavillon C. “Il y aura bien sûr des éditeurs de livres de jeunesse et parascolaires, affirme Mohamed Iguerb. 

À noter que le commissariat a constaté que 60% des visiteurs du Sila sont constitués de familles, et pour leur faciliter la tâche, le pavillon Ahaggar sera dédié à la littérature enfant et jeunesse. “Pour le mettre en valeur et susciter l’attrait au niveau de ces espaces, il y aura de l’animation enfant sur une surface de 800 mètres carrés.”

Ainsi les parents désirant faire leurs “emplettes” et assister aux différentes activités concoctées auront l’occasion d’inscrire leurs enfants dans des ateliers d’écriture, de conte, de dessin, de théâtre… “Ces formations seront dispensées par des pédagogues et des experts en éducation, de façon à créer des espaces ludiques et attractifs pour les enfants et les jeunes.” 

Conférences, signatures et cinéma au programme 
Outre l’exposition-vente d’ouvrages, le Salon international du livre d’Alger a toujours été ponctué de diverses activités culturelles, littéraires et scientifiques. Et pour cette 25e édition, les organisateurs n’ont nullement l’intention de déroger à la règle.

Selon le commissaire, un menu “riche et varié” accompagnera le salon, dix jours durant, et ce, à travers un programme grand public autour de plusieurs thématiques. 

En effet, il sera question de conférences qui traiteront de la Covid, à l’exemple de l’écriture en temps de pandémie, qui seront animées par des spécialistes. 

Il y aura également des rencontres-débats et des conférences sur la littérature, l’histoire – dans le cadre du 60e anniversaire de l’Aïd Ennasr – des hommages aux écrivains décédés ces deux dernières années, aux martyrs comme Mouloud Feraoun et Réda Houhou et les traditionnelles “estrades” qui verront la participation d’écrivains tels que Laredj, Sayeh, Bougarsa, Nasrallah, Nicolaï… “Il y aura, entre autres, une belle part réservée aux jeunes plumes, des soirées poétiques, une conférence sur le genre melhoun… ainsi que des programmes annexes proposés par des instances officielles.” 

Quant  aux  ventes-dédicaces  assurées  par  les  maisons  d’édition, le commissariat  du  Sila  mettra  en  place  un  espace de 40 m2  dédié  aux signatures “pour venir en aide aux éditeurs qui disposent de petits stands”. 

Les amoureux  du 7e art trouveront aussi leur bonheur à travers un cycle de cinéma italien.  Cette 25e édition du Salon international du livre d’Alger, tant attendue, promet d’offrir comme de coutume, dix jours intenses en découverte et évasion. 

 

Hana MENASRIA

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