Culture RENCONTRE AVEC MHAMED HASSANI

“Mon inspiration démarre d’une rencontre avec un artiste”

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M. OUYOUGOUTE Publié 10 Janvier 2022 à 08:54

© D.R
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Le Centre de documentation sur les droits de l’homme de Béjaïa a abrité, samedi dernier, une rencontre littéraire avec Mhamed Hassani, poète, dramaturge et romancier. Avant l’entame de son exposé, Mhamed Hassani a indiqué dédier cette rencontre à tous les militants pour la citoyenneté et pour un État de droit, et à travers eux, à tous les détenus politiques et d’opinion. Occasion pour certains d’évoquer le sort réservé aux cafés littéraires, après leur mise en veilleuse, voire leur interdiction, témoignent avec regret Kader Sadji du Café littéraire de Béjaïa et Hocine Boumedjane, militant des droits humains. “Alors que ces espaces de débats critiques permettaient aux auteurs de rencontrer leurs publics, et aux lecteurs de rencontrer, l’espace d’une rencontre, leurs auteurs”, enchaînent les deux intervenants.

En guise de mise en condition, le poète déclame quatre poèmes, deux en kabyle et deux en français. Mhamed Hassani déclare qu’à l’origine, soit au début des années 1970, il écrivait en kabyle ses poèmes et pour le théâtre ensuite. Il s’est essayé au roman un peu plus tard. “Ce n’est que par la suite que je me suis mis à écrire en français”. Entre-temps, Mhamed Hassani est devenu un auteur prolixe. Il a à son actif plusieurs recueils de poésie, de pièces de théâtre et romans. Il en est à son deuxième. “En général, mon inspiration démarre d’une rencontre… avec un artiste”. Idem pour la poésie. Et d’ailleurs, il n’hésite pas à publier ses vers sur Facebook. “Je sais que certains craignent d’être spoliés. Moi, cela ne me dérange pas.”

Évoquant son premier roman, Performance au Rocher Noir, édité en 2019 à Paris chez Maïa Éditions – la version algérienne est parue aux éditions Boussekine la même année – “la véritable performance pour moi, c’est l’écriture de ce roman. Il m’a fallu 5 longues années. C’est pour moi, un prosème plus long que ceux que j’écrivais avant.” Il explique au public, attentif, que ces thèmes se recoupent d’où leur résonance avec l’actualité. Ainsi, dans L’ivre citoyen, paru aux éditions Boussekine en 2019, il dit avoir travaillé avec un artiste de terrain. Le but, poursuit-il, était “de soutenir les détenus, certains sont de nouveaux envoyés en prison, je fais allusion à Merzouk Touati.” En abordant son dernier roman, Nina l’être parfumé, il dira : “C’est l’histoire de Nina, qui domine dans le roman bien que sa présence ne soit manifestée que par son parfum. Nina, c’est une amie de jeunesse du personnage principal, qui a un parfum particulier. Un jour, elle a vu son ancien camarade déclamer un poème à la télévision… Celui-ci a senti aussitôt son parfum”, poursuit l’auteur, qui en profite pour dire que dans cet ouvrage, “il parle d’une exposition, qui se passe à la place Audin”, et ce, avant le mouvement citoyen du 22 Février alors qu’il a entamé l’écriture du roman, il y a des années.

À ce propos, Mhamed Hassani affirme que son véritable premier roman est toujours en construction. Le dernier, Nina, dira l'auteur : “Je l’ai écrit durant tout un été. Je le reprends avant de le laisser. Et j’introduis des évènements factuels. Les scènes sont théâtralisées. Il y a des rencontres ou des articles qui m’inspirent aussi. C'est ainsi que je conçois l'écriture.”

 


M. OUYOUGOUTE

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