Culture L’ouvrage de la philosophe vient de paraÎtre aux éditions Barzakh

Nadia Tazi analyse les “Politiques de la virilité dans le monde musulman”

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Hana MENASRIA Publié 15 Septembre 2021 à 09:06

© D.R
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Dans “Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman”, l’autrice “lève ici nombre de malentendus sur le rapport des hommes à l’autre – à ‘l’Occident’ en bloc, à la femme ou à l’homosexuel – et renouvelle l’analyse de thèmes décisifs comme le voile, la souveraineté, le culte du chef ou encore la guerre”.

La philosophe Nadia Tazi vient de publier aux éditions Barzakh l’ouvrage Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, fruit d’un programme que l’autrice a dirigé au Collège international de la philosophie à Paris. Dans la quatrième de couverture, il est souligné que “la présence des mouvements islamistes sur la scène internationale a mis au jour une question nodale dans le monde musulman : celle du rôle de la virilité. En effet, elle y incarne un principe politique essentiel, mais un principe qui ne dit pas son nom”. 

À ce propos, il est expliqué : “Elle ne renvoie pas seulement au vieux problème des rapports entre les sexes, elle est aussi au fondement du despotisme politique et social qui y sévit de longue date.” Telle est l’hypothèse développée dans ce livre à travers “une série de tableaux historiques et contemporains illustrant les contradictions des régimes virilistes : de l’anarchie tribale de la période antéislamique jusqu’au rigorisme des wahabites en Arabie saoudite, en passant par les violences des grands appareils monarchiques d’autrefois”, peut-on lire. Et l’autrice de citer des exemples tels que l’aventurisme guerrier et les cruautés de Saddam Hussein, l’autoritarisme du shah puis des mollahs en Iran, le trouble des hommes ordinaires au Maghreb, en butte à la modernisation et à l’oppression. 

Cependant, Nadia Tazi évoque également “l’homme de la cité idéale des théologiens et des philosophes arabes, lesquels ont combattu, à l’âge classique (VIIe-XVe siècle), ces excès et les divisions qui en résultent”. D’ailleurs, à travers cet ouvrage, elle “lève ici nombre de malentendus sur le rapport des hommes à l’autre – à ‘l’Occident’ en bloc, à la femme ou à l’homosexuel – et renouvelle l’analyse de thèmes décisifs comme le voile, la souveraineté, le culte du chef ou encore la guerre”. Composé de 448 pages, ce livre est réparti en six chapitres, enrichi de sous-titres qui explorent cette thématique dans le moindre détail. On peut citer : “La virilité aristocratique ou l’héritage du désert”, “Du masculin ou de la poursuite du centre dans la cité islamique”, dans lequel sont abordés “Le prophète de l’islam, modèle humain” ou encore “La cité au masculin et ses idéalités politiques”. Nous retrouvons également les chapitres “De la conquête au despotisme : L’exemple ottoman”, “De l’homme de la rue aux islamistes du XXe siècle”, “Le viril au fondement du fascisme” et “Saddam Hussein, un archétype édifiant”. Pour conclure, l’autrice indique que “la virilité ne manque pas de grandeur et de panache. Mais on en a montré, à travers quelques exemples, le coût humain, les atteintes psychiques et les préjudices politiques : l’autoritarisme sous ses diverses formes, assorti du mépris du ‘faible’. Les musulmans sont loin d’être les seuls à en subir les aberrations et les violences”. 

À rappeler que Nadia Tazi est cofondatrice de L’Autre Journal. Elle a également exercé dans l’édition et pour des expositions d’art contemporain. De 2006 à 2012, l’autrice était la directrice de programme au Collège international de philosophie à Paris.

 

H. M.

 


Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman de Nadia Tazi, éditions Barzakh, 2021, 448 pages, 1 200 DA 

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