Culture Le comédien a fait une lecture de “Frère d’âme” de David Diop

Omar Sy, superstar d’un soir au festival d’Avignon

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AFP Publié 11 Juillet 2021 à 20:27

© D.R
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On aurait dit Cannes, le tapis rouge en moins : Omar Sy s’est livré samedi soir à une longue séance de dédicaces et de selfies auprès de fans surexcités après une soirée de lecture dans le cadre du Festival d’Avignon. “Merci, c’est très sympa, asseyez-vous sinon je vais chialer, je ne suis pas venu pour ça”, a plaisanté la star devant l’accueil qui lui a été réservé par le public, au terme de sa lecture d’extraits du roman multiprimé Frère d’âme de David Diop, qui vient d’être recommandé par Barack Obama. 

France Culture, qui organise chaque année une série de lectures dans la cour du musée Calvet, n’a probablement jamais vu autant d’engouement : une file d’attente de plus de 500 personnes, certains spectateurs, dont beaucoup de jeunes, assis à même le sol par manque de places pour écouter la star de Lupin (sur Netflix) faire “ses débuts” au Festival d’Avignon. “Je vous remercie tous d’être là, assis, debout, perchés dans les arbres, sur vos balcons à la maison (...)”, s’en est amusé Omar Sy, avant d’ajouter : “Je suis content, j’ai passé un bon moment !” “On vous aime”, crie une spectatrice à la fin de la lecture du roman,  Goncourt des lycéens 2018, qui retrace l’histoire d’Alfa Ndiaye, un tirailleur sénégalais pendant la Première Guerre mondiale.

Chemise blanche et pantalon noir, Omar Sy a rendu le texte avec émotion, parfois légèrement nerveux, prenant par moments de profondes inspirations ou regardant au loin. Il était accompagné du musicien et producteur Issam Krimi, qui a fait subtilement écho au tumulte de la guerre et à des sonorités venues d’Afrique. “Il se trouve qu’au mois d’août je vais démarrer le film de Mathieu Vadepied Tirailleurs, et en fait, de dire ce texte, c’est un peu comme le début de ma prépa”, a-t-il expliqué aux journalistes.  “C’est une injustice, ce n’est pas lié au lien que j’ai avec le Sénégal”, a avancé l’acteur, né d’un père sénégalais, en référence à ces oubliés de la Grande Guerre. “C’est plus lié au lien que j’ai avec la France. Ces soldats se sont battus pour la France, on doit être reconnaissants. Dès qu’il y a moyen de raconter des histoires qui parlent de l’Histoire, ça m’intéresse.” Interrogé sur l’exercice de lire à haute voix un texte, il confie avoir été “un peu ‘traqueux’” mais qu’“à un moment donné, le trac se transforme en un truc indescriptible (...) On plane un peu et d’un coup on épouse le texte.

On traverse des choses encore plus profondes que quand on lit tranquillement, dans son canapé”. Il regrette de ne pas pouvoir jouer ce texte “autrement” : “Tout le monde le sait, je vieillis et je ne peux pas interpréter Alfa, qui a une vingtaine d’années”, rit l’acteur de 43 ans. “Il lui a donné une identité et maintenant dans mon esprit Alfa Ndiaye et (son frère d’armes dans le roman) Mademba Diop, c’est aussi Omar Sy”, a commenté David Diop, qui a reçu en juin le Booker Prize International pour ce roman traduit en 15 langues. Après la lecture, c’est la ruée : chacun veut son selfie ou sa dédicace d’Omar Sy. 

Aimable et accessible à l’extrême, l’acteur d’Intouchables ne laissera personne déçu, félicitant des lycéens pour leur réussite au bac et échangeant des blagues avec tous. “Pourquoi y en a autant ? C’est un business, ça se revend sur eBay ce truc-là”, plaisante-t-il avec un monsieur le priant de signer plusieurs affiches du film X-Men : Days of Future Past. Beaucoup d’adolescents sont là. Le “rencontrer, c’est vraiment une chance. Et il a dit le texte avec cœur, c’était pratiquement fait sur mesure pour lui”, s’enthousiasme Anaïs, 16 ans. “La prochaine fois, c’est la Cour d’Honneur”, lui lance-t-on, en référence au haut lieu du Festival d’Avignon où se joue le spectacle d’ouverture. 

 


AFP

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