Culture Ils sont accessibles gratuitement du 17 au 20 mai

Pas de rush sur les musées

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Yasmine AZZOUZ Publié 20 Mai 2021 à 09:34

© D.R.
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Si l’annonce a été positivement accueillie par les internautes, qui y voient l’occasion de sortir enfin de la bulle restrictive appelée pandémie, dans les musées, il n’y avait pas foule. 

C’est à l’occasion du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai) et de la Journée mondiale des musées que la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a annoncé que l’accès aux musées publics serait gratuit du 17 au 20 mai. Cette décision, a-t-elle déclaré en marge de l’ouverture des travaux sur “La sécurité culturelle” au Bastion 23, “est l’occasion pour nos concitoyens de découvrir et de se réconcilier avec notre patrimoine”.

Une annonce positivement accueillie par les internautes, qui y voient ici l’occasion de sortir enfin de la bulle restrictive appelée pandémie... du moins pour Alger, qui compte plusieurs musées, dont le Bardo (Sidi M’hamed), le musée des Beaux-Arts (El-Hamma), le MaMa (en travaux de rénovation depuis plusieurs mois), des Arts et Traditions populaires (Casbah) ou encore celui des Arts islamiques (Alger-Centre). 

À Adrar, Guelma, Batna et beaucoup d’autres wilayas, on ne peux pas en dire autant. Les musées dans certaines régions sont en trop petit nombre pour permettre d’ancrer une réelle culture muséale. 

Musées des Beaux-Arts et du Bardo, timide fréquentation
Le 17 mai, un petit tour dans deux musées de l’Algérois, des Beaux-Arts et du Bardo, annonce déjà la couleur : ce n’est pas le rush. 
La chaleur quasi caniculaire de cet après-midi du mois de mai y est certainement pour beaucoup, mais force est de constater que le public n’est pas au rendez-vous. Pourtant, au musée du Bardo, l’agent à l’accueil annonce aux visiteurs que l’entrée est gratuite. Un jeune couple d’étudiants, arpentant nonchalamment les allées du musée, est un habitué des sorties culturelles.

Amir, 23 ans, a pris connaissance de cette gratuité la veille. Pour lui, il est important de renouer avec la culture, surtout après la pandémie, mais le réel souci est l’existence d’espaces et de lieux de divertissement qui manquent cruellement dans la capitale. “Je suis assez connecté, dit le jeune homme à l’allure branchée, mais on n’a pas trouvé où aller.

À part la plage, le camping…” Et d’ajouter : “Personnellement, je suis frustré de cette situation, j’aimerais bien sortir avec mes amis. Mais il n’y a pas grand-chose à faire.” Pour Abdelali Touil, conservateur du patrimoine et chargé de communication au musée du Bardo, même d’ordinaire ce sont surtout les habitués qui fréquentent les musées. “Je pense que les gens vont venir durant ces journées gratuites, mais de là à parler de foule, non. La seule fois où il y a eu une grande affluence, c’était à l’occasion de l’exposition de la réplique du fossile Lucie.”

Touil explique, par ailleurs, que l’absence d’une culture muséale remonte aux années soixante. “Il y a eu une cassure après l’indépendance de 1962. On n’a pas eu d’élite algérienne dans le domaine du patrimoine. Il n’y avait aucun archéologue algérien après 62.” Sur les hauteurs du Hamma, le musée des Beaux-Arts faisait grise mine en cette journée printanière. Quelques-unes des plus belles œuvres du patrimoine artistique mondial y sont conservées. Pourtant, ses allées sont restées désespérément vides.

À l’entrée, le préposé à l’accueil semble ne pas avoir été informé de l’accès gratuit au musée durant quatre jours. Il demande à ce que l’on se renseigne à l’entrée principale. Même refrain : les employés du musée des Beaux-Arts n’ont pas eu vent de cette décision. “On n’a pas reçu de note”, nous dit-on. Au cours de notre visite, un constat s’impose. Contrairement aux idées reçues, ce sont les jeunes qui visitent en grande majorité les espaces artistiques. Un couple d’étudiants, un groupe d’amis et deux jeunes sœurs, leurs éclats de rires et leurs discussions redonnent vie aux lieux, plongés dans une sinistre léthargie. 

Au demeurant, même si le prix des billets reste relativement abordable, la gratuité n’a pas eu l’effet escompté et n’a pu réconcilier les Algériens avec ces espaces. Le problème se situe donc ailleurs : mauvaise ou absence de communication, manque de préparation pour certains musées et désintérêt de la part des citoyens. 

Yasmine AZZOUZ

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