Culture Parution de l’ouvrage “L’Algérie dans la pandémie du coronavirus, crises, Hirak et décantations”

Perpétuer les idéaux et l’algérianité de Benzine

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Yasmine AZZOUZ Publié 26 Mars 2021 à 21:00

© D.R
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Édité à l’occasion du 18e anniversaire de la disparition d’Abdelhamid Benzine, l’ouvrage met en exergue les contributions d’une quinzaine de chercheurs, d’universitaires et de militants, perpétuant “les idéaux, les luttes et l’algérianité” que prônait Benzine.

L’association Les amis d’Abdelhamid Benzine vient d’éditer un ouvrage sur les crises successives que connaît l’Algérie depuis 2019, intitulé L’Algérie dans la pandémie de coronavirus, crises, Hirak et décantation, sous la direction de la journaliste et autrice Hafida Ameyar. Publié le 6 du mois en cours, à l’occasion du dix-huitième anniversaire de la disparition du militant politique, ancien membre du Parti communiste algérien, moudjahid et journaliste à Alger Républicain, l’ouvrage met en exergue les contributions d’une quinzaine de chercheurs, universitaires et militants, perpétuant, de ce fait “les idéaux, les luttes et l’algérianité” que prônait Benzine.

Les textes des treize intervenants dont Mohammed Belhocine, Fatma Oussedik, Nadia Amedjout Ouarek, Tayeb Kennouche, Ahmed Tessa… portent sur divers volets : sanitaire, économique, culturel, environnemental et familial. Le but de cet ouvrage est premièrement, de susciter le débat sur les leçons à tirer de la pandémie et sur notre conception du monde actuel et des rapports sociaux, écrit la présidente de l’association, Badiâa Haddad. L’analyse de Mohamed Belhocine, professeur et expert international en santé publique et développement, commence par un retour sur l’apparition du virus dans le monde et en particulier dans le contexte algérien.

Le pays fait face à une crise sociale et politique en ce début 2020, “laissant une marge de manœuvre au nouveau gouvernement avec un secteur de la santé vulnérable et peu efficient”, écrit Belhocine, qui ajoute que la pandémie a dévoilé, voire accéléré “le processus d’affaiblissement de notre système de santé”, malgré “la riposte du gouvernement qui a consisté en une mobilisation rapide”.

conomiquement, l’année 2020 a été un cataclysme pour le secteur de l’emploi. La pandémie a entraîné, selon l’économiste Abdeltif Rebah, la perte de 500 000 emplois, la faillite de 50 000 commerçants et artisans. Ce sont, en outre, les emplois sous-payés du secteur privé principalement qui ont subi le cataclysme. Parmi eux les garçons de café, les serveurs, les receveurs de bus, etc.

La pandémie, tout comme dans le secteur de la santé, a révélé l’obsolescence du système de répartition du revenu national, explique Rebah. “Ce ne sont pas celles et ceux qui se battent au quotidien pour sauver des vies, ni celles et ceux qui permettent au pays de continuer de tourner (…) qui occupent le haut de la pyramide des revenus.” La culture, bouée de sauvetage durant les premiers confinements, a pourtant été et continue d’être l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie.

Beaucoup de pays ont trouvé l’alternative du Net pour mettre à la disposition de la population spectacles, visites muséales, archives inédites… En Algérie, on n’a pas pu s’aligner sur le même modèle, selon le sociologue Tayeb Kennouche. “En fait, cette pandémie nous aura fait plus proche du global que du local, à cause de l’indigence de la production culturelle et artistique nationale, qui nous conduit à prendre des chemins de travers pour aller se dépayser ailleurs.

” De plus, les autorités publiques n’ont établi aucun plan de culture. Le contributeur pointe l’index également sur les directions de la culture des wilayas, qui auraient “pu profiter de cette pandémie pour sortir de leur longue léthargie, valoriser toutes les connaissances et les documentations (…) pour faire connaître à la population ‘la vie immatérielle’ de leur région”. À noter que l’ouvrage est disponible actuellement à la librairie du Tiers-Monde et à El Kalimat, en attendant sa distribution dans les autres wilayas. 

 


Yasmine Azzouz 

“L’Algérie dans la pandémie du coronavirus, crises, hirak  et décantations” de l’Association les amis d’Abdelhamid Benzine, mars 2021. 270 pages, 1000 DA.

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