Culture Colloque national des cercles littéraires à la Bibliothèque Nationale

Pour une prise en charge effective de la lecture à l’école

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Yasmine AZZOUZ Publié 01 Février 2021 à 20:22

Ahmed Tessa, pédagogue et universitaire. © D.R
Ahmed Tessa, pédagogue et universitaire. © D.R

Lors d’une table ronde organisée à la Bibliothèque nationale algérienne, Ahmed Tessa, Achour Fenni et d’autres universitaires se sont penchés sur le rapport de notre société à la lecture, notamment en milieu scolaire, et le rôle des institutions dans la promotion du livre. 

Le Colloque national des cercles de lecture, organisé jusqu’au 4 février par le ministère de la Culture et des Arts, a été l’occasion de débattre et de remettre sur la table la problématique de la lecture dans la société algérienne, notamment en milieu scolaire.

À cet effet, une table ronde a eu lieu avant-hier à la Bibliothèque nationale du Hamma, en présence du pédagogue et chercheur Ahmed Tessa, du poète et universitaire Achour Fenni, ainsi que de l’auteur et éditeur Kamel Kerour. Les intervenants se sont longuement attardés sur le rapport que nous entretenons avec la lecture, devenue pour beaucoup une vraie échappatoire en temps de pandémie.

Cet intérêt circonstanciel pour la lecture prouve qu’il suffit de peu pour relancer l’intérêt des adultes et des enfants, mais encore faut-il que les pouvoirs publics, les institutions et la famille jouent le jeu. Pour Ahmed Tessa, qui a sillonné de 2015 à 2018 les quatre coins du pays pour aller à la rencontre d’enfants des régions déshéritées, explique que son projet – mis sous le boisseau depuis 2018 – a permis de constater qu’il y a deux points noirs “qui continuent de pénaliser la promotion de la lecture et du livre en Algérie : la misère dans les bibliothèques scolaires et la mauvaise gestion pédagogique des langues comme l’arabe, le français et les autres langues”.

Pour le pédagogue, l’école ne prend pas en compte les besoins de l’enfant, qui, même s’il s’intéresse au livre, n’est pas ou peu encouragé dans cette voie. Seule une réelle volonté politique pourrait renverser cette tendance, par une démarche intersectorielle, selon Tessa, entre les ministères de la Culture, de l’Éduction et d’autres encore, afin de relancer le secteur de l’édition, la diffusion et les médias aussi qui ont un grand rôle à jouer.

Dans une autre approche, l’auteur et éditeur Kamel Krour a publié, dans le cadre d’une initiative personnelle, L’Annuaire national de la lecture, qui regroupe cent textes littéraires et scientifiques, des contes et légendes, ainsi que des atlas et encyclopédies sélectionnés par des enseignants des trois paliers. Le but de cet annuaire est, selon son auteur, de renforcer le capital culturel de l’enfant et d’“aider à construire son identité à travers des textes d’écrivains algériens et universels”.

Parmi ceux-là, Les Mille et Une Nuits, Le Fleuve détourné de Rachid Mimouni, Le quai aux fleurs ne répond plus de Malek Haddad, ou encore 1984 de George Orwell. Ces lectures, qui accompagneraient les apprenants en parallèle à leur enseignement à l’école, pallieront les manques du programme dispensé durant le cursus scolaire, qui, faut-il le rappeler, intègre peu de textes d’écrivains et de romanciers algériens dans les trois langues. 

 


Yasmine Azzouz 

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