Culture Nadia Ouahioune-Cherrak, artiste plasticienne

Reverdir les jachères pour honorer les disparus

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Abderrahmane OUAHIOUNE Publié 13 Juin 2021 à 23:19

© D.R.
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Par : Abderrahmane Ouahioune 
Consultant

Nadia Ouahioune-Cherrak, qui a exposé récemment ses toiles au centre des arts El-Yasmine d’Oran à l’occasion du “Printemps artistique”, a subjugué les visiteurs par l’éclat et la beauté de ses œuvres. Un événement qui a regroupé une quarantaine de jeunes artistes venus de plusieurs wilayas.

Les œuvres de Nadia Ouahioune-Cherrak n’ont pas laissé indifférents les visiteurs, ravis de se mouvoir dans une telle explosion de couleurs. Une brise salvatrice à une époque où être une femme artiste est loin d’être une sinécure. L’art et la culture ne sont pas nouveaux dans sa famille. Elle a de qui tenir. Nous n’en voulons pour preuves que son immense et généreux écrivain d’oncle Chabane Ouahioune, cet autre grand avocat qui a exercé durant la guerre de Libération Aarav et cet autre grand frère, Abderrahmane, “le fils du pauvre”, banquier, ami des bons et des mauvais jours, les grands Kateb Yacine, Issiakhem, Aït Menguellet, Benhammadouche dit “Ben”, le père de Vava Inouva qu’Idir a habillé d’une mélodie devenue un hymne, excusez du peu. Dès le premier regard, le ton est donné. C’est surtout, d’emblée, toute la sensibilité de l’artiste qui s’exprime en douceur. Nadia Cherrak, les yeux bleus, nuancés, qui regardent, sentent et ressentent, est constamment mais sereinement à l’écoute.

Presque en attente de nouvelles émotions, de nouvelles inspirations. Enfant déjà, “Nadouche” faisait des dessins, comme si elle n’avait besoin de personne pour lui raconter des histoires. Ses œuvres semblent être les témoins autant d’une écorchure que d’un instant de vie chatoyante dérobée. Une tourmente infernale qui jure avec une contagieuse allégresse. Elle semble apposer sur ses toiles une part de ses ancêtres qu’elle exhorte à ne pas l’abandonner. Jamais la même, à chaque fois regardée et traitée différemment, elle trahit l’émotion de l’artiste et son cœur qui bat au rythme de ses expériences. “J’aime une peinture simple, comme l’écriture, comme une note de musique.” Une longue histoire d’art et d’amour. Après avoir reproduit les œuvres des grands maîtres de l’art pictural comme Picasso, Miro ou encore Kandinsky qui, selon son aveu, sont ses premières sources inspiratrices, Nadia Ouahioune-Cherrak s’est lancée dans son propre style pictural.

Elle considère la création artistique comme une alternative à l’oubli, à l’effacement de la mémoire. Détournant les symboles ancestraux et les lettres tifinagh en formes, l’artiste célèbre la vie dans des toiles et des pièces riches en couleur. Dans des œuvres, caractérisées paradoxalement par la simplicité et l’abstraction du signe, la plasticienne évoque les us et coutumes et les autres constituants du patrimoine berbère dont elle nous fait toucher la richesse. Avide de savoir, elle se lance dans la recherche pour la publication d’un ouvrage inédit sur la thématique de la symbolique berbère dans notre patrimoine culturel national.

Les roses présentées au Printemps artistique d’Oran explosent de couleurs. Des parfums sur toile. Tout ce que peut, à chaque instant, véhiculer un parfum. Un mélange de souvenirs, de lumière particulière, de troubles. 

Des compositions, qui prennent des distances avec ce qui pourrait être une apparence de la réalité. Nadia dit n’avoir pas envie d’être un appareil photo avant de repartir vers d’autres fleurs qui n’attendent qu’elle. Quand on l’écoute parler, on pourrait effeuiller ses mots et les apprécier, un peu, beaucoup, tendrement, ou à la folie. Dans ces mots se bousculent des images, des couleurs, des parfums et des sensations. Tout comme ses tableaux, immenses bouquets de talent. Entre ces mots qu’elle aime à murmurer, timidement, il y a “comme un vague silence”.

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