Culture Il était le leader du groupe Atakor

Salem Azzi, l’un des pionniers du metal tire sa révérence

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Yasmine AZZOUZ Publié 30 Juillet 2021 à 18:05

© D.R
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Avec son look très Ozzy Osbourne, Salem Azzi était l’un des précurseurs du genre metal en Algérie avec le groupe Atakor fondé dans les années 1990. Hospitalisé depuis plusieurs jours suite à sa contamination à la Covid-19, il tire sa révérence à l’âge de 62 ans. 

Après trente années de vie consacrées à un genre musical considéré comme mineur, le metal en l’occurrence et une carrière de journaliste à Canal Algérie, Salem Azzi, alias Salem Atakor tire sa révérence des suites des complications de la Covid-19 à l’hôpital de Zéralda. Ce sexagénaire au look très Ozzy Osbourne était l’un des pionniers du genre metal en Algérie avec le groupe Atakor, fondé dans les années 1990.  Au début de son parcours arstistique, il fait surtout des reprises de Neil Young et Bob Dylan avant d’accompagner des groupes de rock, pop ou jazz au en tant que claviériste ou choriste, confiait-il en 2005 sur le blog d’un autre groupe de metal algérien, Lelahell.  C’est en 1994 que son rêve de fonder un groupe se réalise enfin, c’est la naissance d’Atakor qui deviendra l’un des précurseurs dans le milieu underground algérois.  

A mi-chemin entre le rock progressif et le heavy metal, la formation revendique des influences allant de Black Sabbath, Jethro Tull en passant par Queen en plus des sonorités berbères qui le caractérisent. En pleine décennie noire, les thèmes qui prédominent dans ses textes sont en lien direct avec ce que vit et subit la population. Le titre Black Caravan reflète cette période d’une violence inouïe, plus précisément l’année 1997 et le massacre de Bentalha dans la nuit du 22 et 23 septembre. Les jeunes et les difficultés auxquelles ils font face inspirent à Atakor des titres comme “Bled Eddhoulm”, qui traite des problèmes du chômage, de la hogra, et de la misère sociale. “A travers nos textes, on revendique aussi les choses, c’est que les années très dures qu’on a passées s’arrêtent, que les choses reprennent leur cour”, disait-il en 2003 dans l’émission Tracks d’Arte. Durant la décennie noire, le groupe est même contraint de faire un hiatus, au vu de la situation sécuritaire, mais aussi par respect aux centaines de personnes assassinées quotidiennement.  

Ces dernières années, Salem Azzi était de tous les rendez-vous qu’organisaient les groupes de rock, récents ou anciens en l’absence de promo à grande échelle d’un genre qui reste très souvent ignoré. Homme de grande culture, polyglotte et débonnaire, il était une légende vivante dans le cercle des metalleux pour qui il était une référence, musicalement et surtout humainement. Redouane Aouameur, du groupe Lelahell et anciennement Litham, a rendu hommage à Slame Atakor : “La famille Algérienne du metal vient de perdre un de ses pionniers 'Salem Azzi' du groupe Atakor suite au Covid. Repose en paix cher ami nous ne t'oublierons jamais !”. Abdelmadjid Benkaci, journaliste à la télévision algérienne a écrit pour sa part “Journaliste et artiste, Atakor Salem, Azzi Salem, tire sa révérence.

Il a lutté jusqu'au bout contre ce maudit virus, qui a fini par l'emporter, je l'ai tout récemment vu à l'hôpital de Zeralda, à Alger, où il il a été admis en urgence pour détresse respiratoire. Il avait pourtant donné une lueur d'espoir et je croyais sincèrement qu'il allait s'en sortir (…) Ta gentillesse, ta modestie, ton humour, et tout simplement ton amitié vont nous manquer... Même tes petits gâteaux secs que tu aimais nous offrir vont nous manquer pour toujours. Adieu mon ami, adieu l'artiste. Que la terre te soit légère”.
Il est à noter que l’enterrement du défunt a eu lieu hier au cimetière de Garidi, apprend-t-on de ses proches. 

Yasmine Azzouz 

 

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