Culture Exposition “Renouveau” à l’Institut Français d’Alger

TROIS REGARDS SUR L’ART CONTEMPORAIN ALGÉRIEN

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Yasmine AZZOUZ Publié 20 Mars 2021 à 22:54

© D. R.
© D. R.

La galerie  Le  Paon  revient  avec  une exposition  regroupant  trois  artistes peintres contemporains de trois générations différentes.

À cette occasion, l’espace artistique géré par la galeriste Amal Mihoub se déplace à l’Institut français d’Alger (IFA) jusqu’au 24 mars et réunit, sous l’intitulé “Renouveau”, Rezki Zérarti, Abdelhalim Selami et Fatma-Zohra Bouaouni. Trois générations, trois regards et approches différents de l’art contemporain algérien, dont l’un des artistes, Rezki Zérarti en l’occurrence, a été l’un des piliers.

Ce dernier, au travers du mouvement Aouchem dont il a fait partie avec entre autres Choukri Mesli, Denis Martinez, Baya, donna une visibilité et une période de fécondité sans précédent à l’art pictural algérien dans les années 60-70. Deux autres générations, représentées respectivement par Abdelhalim Selami et Fatma-Zohra Bouaouni, traduisent l’évolution de ce genre artistique.

De l’omniprésence du “signe et l’exaltation du terroir” des fondateurs, aux “compositions riches en reliefs et fragments semi-figuratifs” de Selami, en passant par l’influence architecturale de Bouaouni et ses références au patrimoine culturel, “Renouveau” décrypte plus de cinquante ans de pratique artistique. Elle met également en situation d’interférence des œuvres, des sensibilités et des regards croisés sur l’art et le monde.

À ce propos, la galeriste et commissaire d’exposition explique que “l’objectif de cette manifestation culturelle est de mettre l’accent, encore une fois, sur le rôle primordial des artistes et de l’art dans la promotion de leurs cultures ainsi que le développement de la société à laquelle ils appartiennent”.

Un autre accent, solidaire cette fois-ci, caractérise la démarche de la galeriste et des artistes peintres. Bien qu’ils soient de générations différentes, ces derniers restent unis par “leurs engagements envers la société, à savoir les actions lancées par ces derniers et caractérisées par la solidarité au sein de celle-ci”. Zérarti a en effet travaillé plus de 50 ans au service psychiatrie en art thérapie.

Bouaouni quant à elle a accompagné à travers son art les enfants cancéreux de l’hôpital Mustapha-Pacha et Selami les jeunes du Sud. Par cette démarche, explique Mihoub, “je voulais montrer le vrai rôle d'un artiste dans la société. Il aide, soulage, partage. On revient vers l’essentiel”. 

Le Sud, les couleurs chaudes, l’art rupestre et les influences tribales marquent ces toiles, débordantes de vie, de mouvement. Chez Zérarti dans Avoir les mains pleines (huile sur toile, 2018) et La femme au foyer (huile sur toile, 2020), les hommes s’effacent derrière les objets qu’ils portent, pour devenir à leur tour simple bidule, presque évanescent.

Dans Le tigre de Hassi Messaoud, les mouvements circulaires et la monochromie donnent à cette huile sur toile de 2019 des allures de talisman, inspiré de l’état sauvage du fauve et de sa férocité. Dans une tout autre approche, Fatma-Zohra Bouaouni déconstruit les espaces urbains dans un mouvement presque aérien où les habitations, roses, bleues, jaunes, se superposent et s’imbriquent.

D’inspiration architecturale également, les œuvres de Abdelhalim Selami mettent en lumière la vie dans le grand Sud, les maisonnettes et les portes d’habitations. Une omniprésence de signes et de symboles renvoie aux Aouchem (tatouages), comme clin d’œil aux fondateurs. 

 

Yasmine AZZOUZ

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