Culture Décès du cinéaste et producteur Lyazid Khodja

“Un homme habité par le cinéma”

  • Placeholder

Rubrique Culturelle Publié 12 Juillet 2021 à 20:32

© D.R
© D.R

Le cinéaste et exploitant indépendant Lyazid Khodja, producteur et directeur de la filmathèque Mohamed-Zinet de l'Office Riadh El-Feth, est décédé dimanche en France, à l'âge de 76 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. Né à M'sila, en 1945, Lyazid Khodja a fait partie de la première promotion de l'Institut de cinéma d'Alger (de 1964 à 1966) avant de poursuivre ses études en France. Après quelques expériences en France, il revient en Algérie et entre à la faculté pour suivre des études de sociologie. 

Il obtient, en 1973, une licence à la faculté des lettres et des sciences sociales d'Alger. Auteur de plusieurs courts métrages, il s'implique dès lors totalement dans le développement du cinéma. Il est successivement monteur dans les films Les hors-la-loi de Tewfik Farès et Nahla de Farouk Belloufa en 1978, producteur du film Les Enfants de Néon de Brahm Tsaki, en 1990, puis réalisateur de l'Insoumis, co-réalisé avec Rachid Benallal en 2006. Actif dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel, Lyazid Khodja était également exploitant indépendant de la salle de la filmathèque Mohamed-Zinet de l'Office Riadh El-Feth qui a souvent abrité des cycles thématiques, des événements cinématographiques, des ciné-clubs et des projections-débats.

L’annonce de sa disparition a provoqué l’émoi au sein de la famille artistique et cinématographique algérienne. Un bon nombre de réalisateurs de l’ancienne et nouvelle générations, producteurs, cinéphiles ou éditeurs, ont tenu à lui rendre hommage à travers la toile. L’écrivain Nadjib Stambouli a écrit : “Encore une triste nouvelle, notre ami Lyazid Khodja vient de nous quitter. Producteur de cinéma, directeur de la filmathèque Zinet, c'est un cinéphile entièrement habité par le cinéma et un homme d'une grande générosité intellectuelle et générosité tout court qui s'en va. Paix à son âme.

Sincères condoléances à sa famille, à son oncle Lakhdar-Hamina et à Boudjemâa Karèche, ancien directeur de la cinémathèque, son inséparable ami...” Pour sa part, le réalisateur Hassen Ferhani a tenu à rappeler que “ce grand monsieur nous a toujours encouragés. Rares sont les gens comme Lyazid à mettre à disposition sa salle pour héberger des ciné-clubs sans aucune contrepartie. Celles et ceux qui sont passés par >le ciné-club Chrysalide ne peuvent que lui en être reconnaissants. Lyazid nous a quittés en se dirigeant vers un festival de cinéma, sa passion de toujours ! Adieu Lyazid”.

Quant à Merzak Allouache, il a écrit : “Tristesse. Mon vieux copain Lyazid Khodja est parti. Depuis nos études à l'Institut du cinéma d'Alger, énormément de souvenirs reviennent... Repose en paix Lyazid. Condoléances à sa famille.” Les hommages fusent sur le web pour rappeler l’homme “extraordinaire” et “généreux” qu’était Lyazid Khodja. Dans son post, Arezki Aït Larbi raconte : “J'ai rencontré Lyazid Khodja en novembre 1988. J'étais à la recherche d'une salle pour la projection d'un film d'Amnesty International sur la torture que je venais de ramener de France pour le compte de la Ligue algérienne des droits de l'homme.” Et de poursuivre : “Après avoir essuyé plusieurs refus de gérants de salles, l'universitaire Nono Saadi m'avait mis en contact avec Lyazid Khodja, qui m'avait tout de suite donné son accord.

En attendant de récupérer le film saisi par la PAF et qui était, m'avait-on dit, à la commission de censure du ministère de la Culture, Lyazid Khodja m'avait donné le hall de la salle qu'il gérait à Riadh El-Feth pour organiser une exposition d'affiches, diffuser une vidéo et faire signer une pétition condamnant la torture qui venait de traumatiser le pays.” Pour l’éditeur, le geste de Lyazid Khodja était “d'autant plus méritoire que des "membres fondateurs" de la Ligue ont évité de se montrer à l'exposition pour "ne pas compromettre le processus démocratique en cours"”… Adieu l’artiste ! 

 


R. C./APS

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00