Culture Parution de “Mon Algérie à moi”, de Yahia Boubekeur

Un road-trip entre mémoire et histoire

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Yasmine AZZOUZ Publié 09 Avril 2021 à 20:23

© D.R
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Premier d’une série consacrée à toutes les régions d’Algérie, cet opus n’est pas un simple “itinéraire touristique”, mais bel et bien “un voyage qui revisite les hauts lieux de la résistance pendant la colonisation”. 

Enseignant, journaliste et actuellement cadre dans une entreprise publique, Yahia Boubekeur vient de publier son premier ouvrage aux éditions TPA (Tout pour l’Algérie), intitulé Mon Algérie à moi, la voie de Biskra. Premier d’une série consacrée à toutes les régions d’Algérie, cet opus n’est pas un simple “itinéraire touristique”, mais bel et bien “un voyage qui revisite les hauts lieux de la résistance pendant la colonisation”, écrit dans sa préface la poétesse et pédagogue Djoher Amhis-Ouksel. Boubekeur, à travers ses déplacements professionnels et personnels, revient sur ces lieux qui portent l’Histoire, notre Histoire, souvent imprégnée de souffrance humaine et des sacrifices consentis par les Algériens durant la période coloniale.

De la bataille de Palestro au siège de Zaâtcha, en passant par la bataille de Sidi-Thameur, c’est un passé de résistance contre l’oppression que l’auteur tient à mettre en lumière. Le “road-trip” dans lequel il nous embarque revisite un passé encore douloureux des fins fonds de l’Algérie, raconté par des hommes et des femmes qui ont, pour certains, connu les affres de la guerre de manière directe, à l’image de Hadj Djemaï de Doucen, rencontré à la périphérie de Biskra. L’entrevue avec l’octogénaire, plongé dans sa mémoire, délivrant des pans entiers de la guerre qu’il a vécue, laisse transparaître à la fois de la colère, de la peine et l’espoir du jeune soldat qu’il fut.

Son journal, soigneusement préservé depuis toutes ces décennies, commence d’ailleurs, raconte l’auteur, par “une carte dessinée à la main. L’Algérie en couleur qu’il déplie comme un parchemin ancien ou un futur rêve qu’il ne vivra pas”. Quelques kilomètres plus loin, en passant par les gorges d’El-Kantara, Boubekeur rencontre un jeune vendeur de souvenirs, qui semble, malgré lui, méconnaître l’histoire de sa ville. 

Quand l’auteur évoque les enfumades du Dahra, son interlocuteur explique qu’ils n’ont pas appris ça à l’école, tout en acceptant d’examiner la question “comme un devoir de maison”. Et puis, il y a cette note plus légère, sur Étienne Dinet à Boussâada, dont l’auteur n’a pu visiter la maison à cause de la pandémie, ou encore Isabelle Eberhardt et sa rencontre avec Lalla Zeïneb, fille du cheikh Mohamed Belkacem, à laquelle elle confiait “ses angoisses, ses errances et sa quête de l’absolu”.

Isabelle Eberhardt mourut à 22 ans après avoir “chevauché des étendues désertiques immenses, signé des articles avec des pseudonymes masculins, et ne s’est jamais lassée de sa quête profonde d’une identité, dont elle avait fini par retrouver une esquisse dans les traits de Lalla Zeïneb”.  Le livre de Yahia Boubekeur réunit tous les éléments qui font l’Algérie d’aujourd’hui et d’hier : le courage de ses enfants, leur générosité et leur attachement à leur histoire commune. À noter que l’ouvrage est disponible à Alger, à Tizi Ouzou, à Biskra et à Mostaganem. 

 


Y. A.

- Mon Algérie à moi, de Yahia Boubekeur, éditions TPA, 78 pages, 600 DA, 2021.  

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