Après une année d’absence due à la crise sanitaire de coronavirus en 2020, le festival de la poésie kabyle “Taburt n Lainceur”, qu’organise l’association Tafat d’Ath El-Kacem, dans la commune d’Assi Youcef, relevant de la daïra de Boghni, revient cette année, au grand bonheur des amateurs de l’art en général et de la poésie en particulier. Selon les organisateurs, la 4e édition de ce festival, qui a lieu en haute montagne, est dédiée en hommage à Youcef Achouri, écrivain-poète et membre actif du mouvement culturel dans la région.
Ainsi, le coup d’envoi de ce rendez-vous culturel de trois jours a été donné dans une ambiance festive dans la soirée de mercredi dernier et sera clôturé aujourd’hui, samedi, avec la remise des prix aux six lauréats qui seront sélectionnés par le jury, composé de Hamid et Nouredine Aït Slimane, de Salem Amrane et de Hacène Helouane. L’entame de cette édition s’est effectuée suivant un protocole sanitaire des plus stricts afin d’éviter toute propagation du virus. Pour le premier jour de cette compétition, les membres de l’association culturelle Numidia d’Oran ont apporté des témoignages à propos de Youcef Achouri en mettant en exergue son écriture, son engagement poétique et sa lutte pour la promotion de la langue amazighe, notamment la poésie et la littérature.
Au total, ils étaient trente-deux poètes venus des wilayas de Tizi Ouzou, de Bouira, de Boumerdès, de Béjaïa et de Bordj Bou-Arréridj pour participer à ce festival qui commence à s’enraciner dans les traditions de cette région montagneuse. “C’est pour nous un soulagement de voir que ce 4e festival puisse se tenir, surtout qu’il est préparé depuis plusieurs mois. Notre association tient beaucoup à l’organisation de ce festival. D’année en année, le nombre de participants ne cesse d’augmenter. C’est de bon augure. Je remercie beaucoup tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la tenue de cette édition”, a déclaré M’hamed Belaïdi, président de l’association Tafat, sous les applaudissements nourris du public venu assister aux activités de cette manifestation.
À partir de 21h, seize poètes ont déclamé leurs poèmes en présence des membres du jury dans la grande salle du comité de village. Les deux autres journées devaient être marquées par la tenue d’ateliers d’écriture à l’intention de jeunes poètes et de conférences. D’ailleurs, dans la soirée de jeudi, avant que le deuxième groupe de participants ne monte sur l’estrade, Salem Amrane et Saïd Chemakh ont animé respectivement des conférences. Le poète Salem Amrane, natif d’Assi Youcef, est revenu sur sa poésie et son écriture. Il est auteur de plusieurs recueils de poésies en français et en kabyle, dont Silence, on achève bien les papillons.
Durant les trois jours de compétition, les membres du jury auront du pain sur la planche pour sélectionner les six lauréats. La cérémonie de clôture aura lieu aujourd’hui, avec la remise des prix. À rappeler que la troisième édition a été dédiée au regretté Ahmed Lehlou, poète et homme de théâtre, décédé à l’âge de 54 ans le 2 avril 2019, suite à une longue maladie. Il est connu pour avoir incarné Si Mohand u Mhand dans le film qui lui a été consacré.
O. Ghilès
