Culture Fruit de la collaboration entre le musicien Safy Boutella et le réalisateur Thomas Castaing

“Vital”, une œuvre collective atypique

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Yasmine AZZOUZ Publié 29 Janvier 2021 à 19:46

© D.R
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Le cofondateur du studio Alpha Tango Thomas Castaing et le compositeur Safy Boutella ont présenté, avant-hier, cette œuvre collective atypique qui puise sa force dans son instantanéité, sa poésie et les profils éclectiques des personnes qui ont participé à sa conception.

La société de production audiovisuelle Alpha Tango a abrité, avant-hier, dans le cadre de la 6e Nuit des idées organisée par l’Institut français en Algérie, une expérience visuelle et sensorielle unique en son genre. “Vital”, le nom de ce projet expérimental, est une sorte de “patchwork” de courts-métrages faits par des cinéastes amateurs et confirmés, sur une composition originale, en live, de Safy Boutella. Les effets d’une crise sanitaire mondiale et ses répercussions sur nos rapports aux autres, engendrées par l’éloignement forcé, l’isolement, voire la claustration, ont trouvé d’autres voies pour se tisser à l’heure du tout numérique. Dans un monde en perte de repères, les liens entre les personnes deviennent le seul rempart contre le chaos ambiant.

Et c’est justement ce “sentiment d’unité” que “Vital” veut mettre en avant, comme pour conjurer le sort et aspirer à des lendemains meilleurs. Thomas Castaing, réalisateur et cofondateur d’Alpha Tango, a eu la tâche de départager parmi 200 courts-métrages et de faire le montage de cette œuvre collective atypique, qui puise sa force dans son instantanéité, sa poésie et le profil des personnes qui ont participé à sa conception ; des gens ordinaires, qui avaient besoin d’extérioriser leurs craintes et leurs espoirs. D’une durée de trente minutes, “Vital” est une mosaïque de vies, filmées à un instant T et dont le dénominateur commun est ce rapport douloureux au présent. Chacun des réalisateurs partage avec le spectateur sa perspective de la pandémie et les mécanismes d’adaptation à une situation sans précédent. Les moments de peine et d’angoisse laissent peu à peu place à une lueur d’espoir représentée par le ciel azur, l’enfance, la mer, l’avion… Le fil conducteur était, selon Castaing, de prendre une énergie et diverses sensibilités artistiques pour les insérer dans une œuvre collective aux accents cathartiques, à laquelle chacun peut s’identifier.

N’est-ce pas finalement le but même de l’art que de rassembler et d’unir, surtout dans les moments où tout semble flancher ? Safy Boutella est arrivé, pour sa part, à construire une atmosphère créée, au moment même où il découvrait les images du court-métrage avec le reste des spectateurs. Piano, harmonica, synthétiseur et même cris et chants chamaniques étaient les ingrédients de cette composition “de l’instant”. Par moments, le spectateur oublie que la musique et le bruitage sont faits en direct pour se laisser prendre par cette explosion sensorielle née de la rencontre entre l’image et le son.

À ce propos, Boutella explique : “Ça ne vient pas n’importe comment. Ce que nous visons est tellement ahurissant, énorme, écrasant. J’ai l’impression que cette idée de chants indiens m’est arrivée comme ça, en essayant des choses, et je l’ai gardée.” En plus de la partie projection, “Vital”, c’était aussi un espace expo, composé de séquences vidéo, de photographies, d’œuvres plastiques, sous le thème, entre autres, de la proximité. Pour rappel, la 6e édition de la Nuit des idées a été organisée le 28 janvier dernier par le réseau des Instituts français à travers le monde. Les activités artistiques (projections, conférences-débats, expositions, etc.) se sont tenues sous le thème “Proches” et font écho à la situation du monde actuel et aux conséquences de la pandémie sur l’humanité. 

Yasmine Azzouz 

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