Des Gens et des Faits 51e partie

L’ éternelle blessure

  • Placeholder

Taos M’HAND Publié 12 Février 2021 à 20:25

Résumé :  Anissa est enceinte de faux jumeaux, à leur grand bonheur. Nedjmeddine regrette que sa famille ne soit pas là pour partager ce moment de joie. Anissa a une grossesse difficile au point d’être hospitalisée plusieurs fois. Elle ne retourne plus travailler. Nedjmeddine demande à être muté dans une autre ville où il ferait bon vivre, où ils seraient en sécurité.

Le temps est vite passé, Anissa met au monde, un garçon et une fille. L’accouchement s’est bien passé, Nedjmeddine est si heureux qu’il ne tient pas en place. Il entre dans le premier café et offre la tournée aux clients présents. Lorsqu’Anissa propose de leur donner les prénoms de ses défunts parents, il ne refuse pas, cet hommage le touche.
-Mahmoud comme mon père et Zoubida pour me rappeler ma mère, qu’ils reposent en paix.
-Incha Allah. Moi, ce sera Aksel et Rosa.
-Mais on doit s’entendre sur celui qu’on utilisera couramment, sinon, ils seront perdus, remarque Anissa. Moi, je voudrais les appeler par les prénoms de mes parents.
-Ils finiront par s’y faire. Une fois grands, ils sauront qu’on a eu notre premier différent à cause de leurs prénoms, mais comme je suis respectueux et tiens à ne pas te contrarier, je les appellerais “omri”, car je les adore et tremble pour eux dès maintenant. Je leur veux le meilleur et ne peux pas décrire combien je les aime. Je suis prêt à donner ma vie pour eux, pour vous.
-Je n’en doute pas, mais nous, nous te voulons vivant, n’est-ce pas mes petits anges ?
Quelques jours après leur naissance, leurs familles viennent les voir dès qu’ils apprennent la nouvelle. Une ambiance chaleureuse règne dans l’appartement. Les bébés ont reçu beaucoup de cadeaux. La grand-mère prend du plaisir à s’occuper d’eux. Anissa en profite pour se reposer. 
-Si tu veux, je te laisserais Warda, elle pourra t’aider. C’est beaucoup de travail deux bébés toute seule, en attendant qu’elle se marie.
-Je croyais que tu voulais les marier les deux ?
-Oui, mais Nedjmeddine trouve qu’elles sont encore trop jeunes et franchement, de toi à moi, nous n’avons pas les moyens de les marier. Il leur faut un petit trousseau, quelques bijoux. Elles seraient les risées du village, je préfère qu’on attende un peu. Et puis, les prétendants ne manquent pas.
Anissa manque de se fâcher. 
-Si vous aviez accepté qu’on les mette en apprentissage, elles auraient déjà appris un métier. Elles travailleraient et ne dépendraient ni de vous ni de leurs maris plus tard. Vous ne seriez pas dans la misère. On s’attendait à avoir un bébé non pas deux. Ce sont des dépenses en plus, Nedjmeddine vous aide depuis des années. Il le fait avec plaisir et je contribue aussi, mais est-ce que tu te rends compte que si elles travaillaient, elles vous aideraient aussi ?
-Au village, ce n’est pas comme en ville. 
-Si je garde une des filles, ce sera pour l’envoyer en formation, ce sera ma condition, j’accepterais qu’elle reste vivre avec nous et qu’elle m’aide, mais uniquement si je peux l’envoyer en formation. Nedjmeddine ne refusera pas.
Anissa décide d’aborder le sujet quand ce dernier est présent. Dès qu’il rentre du boulot, il les rejoint dans la chambre. On lui fait de la place, sur le bord du lit, pour qu’il puisse admirer les bébés qui dorment à poings fermés. Fathma l’empêche de les prendre. 
-Ne les dérange pas dans leur sommeil. Ce n’est pas bon de les fixer comme tu le fais. Tu vas attirer le mauvais œil sur eux.
-Ah toi, et tes superstitions, lâche Nedjmeddine. Parlons d’autre chose. 
Anissa décide de lui parler de ses sœurs. Elle lui rapporte la proposition de sa mère et de ses propres aspirations.
-Il n’y aura rien de tout cela, car nous allons bientôt déménager. Demain, je saurais où ils m’ont muté. Après, nous ferons des projets.

 

 

(À SUIVRE)
 T. M. 

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00